Cette approche a été critiquée par les travaux d'historiens comme J.-P. Vernant et P. Vidal-Naquet, ou de l'ethnologue M. Sahlins, qui ont mis en avant la nécessité de situer historiquement les mythes, de les étudier dans leur époque de rédaction. An en Sumérien ou Anu (Anou) en Akkadien était le plus important des dieux de la mythologie sumérienne puis assyrienne et babylonienne qui personnifiait le ciel et les constellations. Les liens entre mythes, histoire et politique ressortent donc de manière criante dans les deux dernières grandes compositions littéraires mythologiques mésopotamiennes. Dépeint comme un guerrier courageux, il tenait un arc et une flèche ainsi qu’une masse appelée sharur. Marduk: pleins pouvoir par les Dieux, Dieu vengeur 626. Les études postérieures ont mis en exergue le fait que la situation n'était pas aussi simple, car bien souvent les similitudes sont dues à l'origine commune des thèmes mythologiques, qui sont partagés depuis des temps immémoriaux par les différentes cultures du Moyen-Orient ancien, sans qu'il en soit possible d'en déterminer une origine possible. La façon exacte dont les hommes prennent vie n'est pas connue, le texte parvenu jusqu'à nos jours étant fragmentaire à l'endroit où cela est peut-être évoqué[84]. Les dieux des mythes sumériens, asiro-babyloniens, mésopotamiens du Moyen-Orient. Cependant, les mésopotamiens adoraient une multitude de dieux, qui n’ont jamais été organisés dans un « panthéon », à l’inverse des dieux grecs. Ce dernier lui fait l'amour de force. Constitué à l'origine en trois tomes, il n'est préservé que par des citations postérieures d'un résumé qui en a été fait durant l'Antiquité. Dans le premier cas, c'est Ea qui le crée grâce au sacrifice du dieu nommé Wê, tandis que dans le second c'est l’œuvre de Marduk, qui sacrifie le dieu Qingu, un de ceux qu'il a vaincus lors de son combat contre Tiamat[87]. J.-C.[67] Le contexte d'élaboration de ce mythe est donc à replacer dans les réflexions sur la succession des dynasties royales qui a lieu après la chute de la troisième dynastie d'Ur, et sur le rôle des dieux (en premier lieu Enlil) dans l'attribution de la royauté, et plus largement dans les catastrophes (environnementales, épidémiques, militaires) qui provoquent le déclin des sociétés humaines et des royaumes[103]. Le second est pensé comme la consécration de la suprématie politique de Babylone sur le Sud mésopotamien, qui se mue au même moment en suprématie religieuse. J.-C.[142],[23], qui a peut-être joué un rôle dans sa mise en forme[143]. Intérêt des tablettes en cunéiforme. Les spécialistes des mythes ne s'accordent pas sur une définition qui fasse consensus. J.‑C., en version bilingue akkadien-sumérien, fait également d'Enlil le créateur des hommes, nés grâce au sang de deux divinités exécutées[86]. Il a été largement adoré dans les régions du Moyen-Orient au cours de l’Antiquité. Ce long texte présente tout comme Atrahasis une histoire cohérente amalgamant des mythes des origines, aboutissant à une situation présente où les éléments du cosmos sont hiérarchisés, organisés, nommés. L'Atrahasis, rédigé autour du XVIIIe siècle av. Qui étaient les dieux et déesses mésopotamiens? Fait inhabituel, dans le culte de Nanna, on pensait que la lune était le père du soleil. Il montait sur un dragon ailé appelé Sirrush, qui appartenait initialement à son père. Enlil et Ninlil rapporte ainsi les origines de son union avec sa parèdre, la déesse Ninlil. D'autres cas isolés font retrouver des évocations de mythes dans différents aspects du culte, comme l'organisation des temples[54]. L'autre composition, connue sous son nom antique Lugal-e (« Ô roi ! Anahitaest l'ancienne déesse perse de la médecine, de la fertilité, de la santé et de la guérison. Le seul cas assurément connu d'une telle utilisation est celui de l’Épopée de la Création au Ier millénaire av. En tout cas les débuts de l'étude de la religion, et donc de la mythologie mésopotamienne, furent fortement marqués par la recherche de parallèles avec la Bible[1]. Le Poème d'Agushaya termine quant à lui par une évocation des danses guerrières d'Ishtar, qui pourraient être des rituels effectivement accomplis dans le cadre du culte de la déesse, trouvant par ce texte une origine mythologique[44]. Le mot dagon était le nom collectif ougarique et hébreu du grain, et Dagon était adoré dès les premiers jours de l’an 2500 av. Ils furent mis par écrit entre la fin du IIIe millénaire av. Enki confectionna un moule, puis le donna à sa mère afin qu'elle y place de l'argile formant les êtres humains, qui prirent vie grâce à l'aide d'un groupe de déesses au premier rang desquelles se trouvait Ninmah, qui leur assigne leur destin de travailler pour les dieux. Le seul mythe de création ancien développé dans un récit est Enki et Ninmah, relatant la création de l'homme. Quelques grands dieux. Par ailleurs, en lien avec ce rôle étiologique, les textes mythologiques ont pu être récités lors de rituels auxquels ils se rattachaient par leur contenu, pour en renforcer l'efficacité, même s'il ne s'agissait pas de leur but premier[46]. Gibil a transmis la sagesse sur la métallurgie, et beaucoup d’écrivains le décrivent comme « le dieu de la forge ». (...). La catastrophe est entraînée par la volonté d'Enlil, roi des dieux, excédé comme beaucoup de ses semblables par la prolifération des hommes et le vacarme qu'elle provoque. Ce mythe, très marqué par la thématique de la fertilité, est l'un de ceux dans lesquels les dieux sont le plus « humanisés » par leurs passions et leurs actes[111]. Dans le mythe babylonien lié au déluge, Enlil est représenté comme le déluge lui-même. Il est devenu l’un des dieux importants connus sous le nom de seigneurs d’Abzu ou d’Apsu, le dieu de l’eau douce. La Reine des Enfers accepte de le laisser remonter sur Terre une moitié de l'année, si sa sœur le remplace pendant ce temps[126]. Les grands dieux refusent de se confronter à elle et à ses troupes, à l'exception de Marduk. Vient ensuite l'événement du Déluge, dont le héros est ici nommé Xisouthros/Sisithros (Ziusudra) originaire de Sippar, qui construit l'arche salvatrice suivant les conseils du dieu Cronos (Ea)[165]. Les versions présentes dans l’Épopée de Gilgamesh et la Genèse d'Eridu sont similaires, donnant le nom du Supersage : Uta-napishtim dans la première, Ziusudra dans la seconde[102]. Sa naissance est liée au mythe d’Enlil et Ninlil où Enlil séduit Ninlil et elle devient enceinte. Quelque touffu qu'ait étéce panthéon, il faut prendre garde que certaines divinitésont plusieurs appellations : le nom sumérien et le nom sémitique,et que beaucoup de dieux peuvent être ramenés à unprototype dont ils ne sont que des variétés. ils sont divisés entre deux grands royaumes, Babylone au Sud et l'Assyrie au Nord. Bérose n'a pas été le seul canal par lequel le souvenir des mythes mésopotamiens a été préservé chez les auteurs de langue grecque. On sacrifia alors un dieu, Wê, dont la chair et le sang furent mêlées par la déesse Nintu/Mami à de l'argile pour former et animer les premiers êtres humains. Ea proposa alors de créer un être qui travaillerait à la place des Igigi. S'il y a une diversité de présentations dans les détails, si on s'en tient aux généralités les anciens Mésopotamiens ont eu une vision du cosmos reprenant les principes suivants : Les mythes de création, généralement considérées comme le socle des systèmes mythologiques antiques, expliquent comment cette cosmologie s'est mise en place. L’Épopée d'Erra est plus clairement reliée à l'efficacité de rituels, puisque sa conclusion semble révéler qu'elle a été en partie pensée pour avoir une fonction protectrice contre les épidémies suscitées par le dieu Erra, qui sont un des thèmes du récit, et fonctionne en gros comme une longue incantation. La mythologie a pu être parfois perçue comme une expression reflétant un état pré-scientifique de la pensée, cherchant à expliquer et comprendre ce qui ne pouvait être approché par des méthodes scientifiques. Marduk est présenté comme un dieu victorieux, créateur et organisateur[152]. Il était le champion des dieux et le sauveur de l’humanité. Or, s'il s'était trouvé, parmi cette multitude, une poignée de dieux pour créer le cosmos, encore fallait-il le faire durer. D'une même manière le Mythe d'Adapa se conclut par une incantation à but thérapeutique dont l'origine est fournie par le récit, bien qu'on ne puisse dire avec certitude que le texte a eu un usage rituel[52]. Elle est rendue plus accessible au public cultivé grâce à la publication de traductions à but vulgarisateur, en particulier en français Lorsque les dieux faisaient l'homme de Jean Bottéro assisté de S. N. Kramer (1989)[2]. Des mythes sur l'aspect guerrier et conflictuel d'Inanna/Ishtar, celui d'Agushaya déjà évoqué illustre le caractère difficile à contrôler de la déesse, qui n'est calmée que grâce à l'intervention d'Ea[119]. Dans cette succession de dynasties pour la plupart légendaires, on croise des héros de la tradition mésopotamienne (Dumuzi, Etana, Gilgamesh) ainsi que le Déluge, qui est donc situé dans un contexte passé précis bien que très lointain (l'« historicisation » d'un mythe originel). Cela a vite suscité des rapprochements avec les mythes grecs relatifs à Adonis et Perséphone, et une interprétation de la fin du mythe comme un récit expliquant la succession d'une saison fertile, celle durant laquelle Dumuzi (dieu des bergers et de la fertilité) est sur Terre, puis une stérile, durant laquelle il est aux Enfers[43]. Force est donc de constater qu'en dehors des écoles et des bibliothèques, les mythes sont très peu attestés en Mésopotamie, et le seul usage dont on est généralement certain pour ces textes est pédagogique. J.-C.) puis à la suite de la défaite de ces derniers face à Alexandre le Grand la dynastie grecque des Séleucides (311-141 av. Et le symbole du divin est également spécifique : il s’agit de la tiare à cornes. Inanna/Ishtar est la principale déesse dans la mythologie mésopotamienne. Le Chant de la houe, qui semble renvoyer à un fonds mythologique de Nippur, raconte ainsi que ce dieu créa l'homme en prenant de l'argile avec la houe (sujet principal du texte) pour le placer dans un moule d'où sortit le premier des hommes[85]. C'est en fait tout l'espace terrestre qui est organisé par les dieux afin que les hommes aient à leur portée les ressources servant à servir les dieux : c'est le propos de plusieurs récits mettant en scène Enki/Ea, le dieu pourvoyeur de techniques et de savoir par excellence. Bien qu'on n'en connaisse que des exemplaires du Ier millénaire av. Ces textes ont été écrits en akkadien, le langage des anciens Assyriens et Babyloniens. Plus précisément, la société divine était divisée entre les grands dieux, les Annunaki, en premier lieu Enlil, An et Ea, qui dirigeaient, et les Igigi, qui effectuaient les travaux les plus harassants. Et il arrive que des récits mythologiques courts apparaissent en guise d'introduction dans des textes d'incantations récités lors de rituels d'exorcisme ou bien de fondation de bâtiments ; c'est par exemple le cas du Poème du Ver dentaire débutant par un mythe de création, récité lors d'un rituel visant à guérir un mal de dent[53]. Les deux principaux mythes sumériens dont Enlil est l'acteur principal ne s'intéressent pas tellement à son caractère royal, mais plutôt à ses amours, même s'ils sont sans ambiguïté sur son statut de roi des dieux. Dans le panthéon suméro-akkadien, Nergal était un dieu secondaire mésopotamien. La Malédiction d'Akkad, rédigée sous la troisième dynastie d'Ur (v. 2112-2004 av. J.‑C. Dans la théologie, cela se traduit par l'affirmation de la divinité tutélaire de Babylone, le dieu Marduk[147]. Il était si fier de sa sainteté qu’il pensait que les autres dieux ne devaient même pas le regarder. Il présente une histoire de la Mésopotamie depuis les origines composée surtout à partir des textes mythologiques, astrologiques et de chroniques historiques. Le récit commence par un discours d'Erra, irrité de ne plus être respecté par les hommes. Celui-ci pose ses conditions : il souhaite être proclamé roi des dieux. Comme évoqué plus haut, il semble également avoir un rôle apotropaïque, pouvant être lu comme une sorte d'incantation. J.‑C. Bientôt, son rôle changea à mesure que les villes se militarisaient et commençaient à se battre entre elles. Les dieux sont également incontournables dans la littérature où de nombreux mythes leur sont dédiés. Enfin calmé, Erra se retire avec ses acolytes dans son temple Emeslam, promettant pour le pays dévasté un retour rapide à la prospérité[162]. Son temple central était le temple d’Ekur à Nippour, que les gens croyaient qu’il s’était construit pour lui-même. Ici la forme du cataclysme semble inspirée par les crues du Tigre et de l'Euphrate qui recouvraient la plaine mésopotamienne régulièrement. Le mythe appelé de nos jours Atrahasis, « Supersage » d'après le nom de son protagoniste humain principal (équivalent au Ziusudra de la tradition sumérienne - on parle aussi de « Mythe du Supersage »), est une longue composition en akkadien élaborée au début du IIe millénaire av. « Au premier point du jour, le lendemain, Le Déluge d'après la version ninivite de l', « D'un seul clin d'œil, Enki, tu bouleverses la Montagne. Le rôle du sang divin comme animateur des humains formés à partir de figurines d'argile confectionnées par les dieux se retrouve dans les versions de la création de l'homme présentes dans l'Atrahasis et l’Épopée de la Création. Son personnage principal est le dieu Erra, un avatar de Nergal, le dieu des Enfers, sous sa forme dévastatrice, responsable des guerres et des épidémies[159]. Les dieux donnent aux hommes une organisation politique : la royauté, « descendue du ciel » selon la formule consacrée. Cartes de Mésopotamie et d'Irak. Si on cherche à l'interpréter, la mythologie a trois aspects principaux : Il existe donc une multiplicité de lectures des mythes, et plusieurs écoles d'interprétation des mythes[12]. J. Bottéro, spécialiste de la mythologie mésopotamienne, la limite aux histoires dont les acteurs principaux sont les dieux, excluant les textes épiques ayant pour personnage principal un héros humain (Gilgamesh, Etana, Adapa)[7]. Dans Ninurta et la tortue, il rabaisse l'orgueil qu'a tiré Ninurta de ses victoires en confectionnant une tortue qui le ridiculise au cours d'un combat[120]. que se développent des bibliothèques à proprement parler, dans des palais (« Bibliothèque d'Assurbanipal » à Ninive), des temples (à Kalkhu, Sippar notamment) ou dans les résidences de membres du clergé (à Sultantepe par exemple). J.-C., qui avait pour but de présenter une interprétation théologique des temps troublés qu'avait connue la Babylonie entre les derniers siècles du IIe millénaire av. Avec le temps, les dieux ont changé et se sont développés. Il décide donc d'une solution sans retour : l'anéantissement par le Déluge. Son culte déclina en 1230 av. Il était également impliqué dans les coutumes et les rituels de purification. Le premier relate sa victoire contre une des créatures citées ci-dessus, Imdugud (Anzû en akkadien), qui avait dérobé les tablettes de la destinée à Enki ou Enlil selon la version[140]. J.‑C., supplantés par la suite par les locuteurs de langue akkadienne (Babyloniens avant tout) qui ont repris l'héritage sumérien et ont poursuivi le développement de la mythologie mésopotamienne. J.-C.). De façon préférentielle, elle est présentée dans les mythes sumériens comme la déesse tutélaire d'Uruk, mais elle disposait de nombreux lieux de culte où elle était vénérée sous ses différents aspects[124]. D'autres mythes ont pu être interprétés comme des allégories d'événements historiques. Nos journalistes, les 6A, B et D, les ont rencontrés et interviewés dans le cadre de notre travail sur "Les récits de création". La rédaction de récits mythologiques de plus en plus ambitieux et complexes, dont témoignent en particulier la Descente d'Inanna aux Enfers et le Lugal-e, s'affirma lors de la rédaction de nouveaux mythes en langue akkadienne dans le cercle des temples de Babylonie, qui se distinguaient de la plupart des autres récits de même type par leur envergure[20]. À la manière de ces dernières, avant tout la Liste royale sumérienne, il intègre dans un même continuum « historique » les temps reculés et mythiques des origines, auxquels succèdent après l'événement clé qu'est le Déluge les dynasties ayant effectivement dominé la Mésopotamie. La période antédiluvienne qui suite est marquée notamment par la venue des « Sept Sages », en premier lieu Oannès, créature à corps de poisson et à tête et pieds d'humains, qui enseigne aux hommes les savoirs et techniques nécessaires au développement de la civilisation. Les dieux parmi les plus célèbres sont revenus sur Terre ! Cet ouvrage n'en reste pas moins la dernière création littéraire à contenu mythologique connue d'un prêtre de la Babylonie. Souverains célestes, ils ont, à l'image des rois de la terre, leur cour, leurs serviteurs, leurs soldats. En fait, de nombreux soldats comptaient sur elle pour les protéger des erreurs de la guerre. Le prologue de la joute Oiseau et poisson présente une origine similaire à la civilisation humaine et à la royauté : « (Enki) institua, dans le territoire, et villes et hameaux, et y multiplia les têtes-noires (le peuple) : pour pasteur, il leur octroya un roi qu’il promut à leur tête, en qualité de Prince, et fit rayonner partout, comme une indéfectible lumière »[90]. Ceux de Mésopotamie présentent un profil très diversifié, car il n'y avait pas de tradition unifiée mais la coexistence de plusieurs récits, généralement exposés de façon confuse dans des textes qui n'abordent ce sujet que de façon secondaire, comprenant un passage mythologique : introductions d'hymnes ou de tensons, joutes littéraires très prisées des savants sumériens opposant deux entités constituant le monde, ou dans des listes divines, ainsi que dans d'autres types de textes. Fils d'Anshar et de Kishar, An , dont le nom signifie « ciel », règne sur les espaces célestes. Comme les hommes, les dieux ont leurs épouses, leur famille. Plusieurs mythes mettent en scène des récits de création et l'organisation du monde et de l'humanité, assignant à ces derniers une place dans l'univers au service des dieux (notamment ceux mettant en scène le dieu Enki : Enki et Ninmah, Enki et l'ordre du monde, Genèse d'Eridu, etc.). 11 monstres de Tiamat de la cabale 635. Le récit débute avant la création de l'homme, « lorsque les dieux faisaient l'homme » (ce sont ses premiers mots), c'est-à-dire qu'ils travaillaient comme le firent les hommes par la suite. et les premiers siècles du II millénaire av. Les mythes mésopotamiens ont connu une histoire longue et complexe, pendant plus de deux millénaires, marquée notamment par la prépondérance culturelle des Sumériens au IIIe millénaire av. Il le convainc de partir pour faire rendre leur éclat à ses parures auprès des Sages résidant dans l'Abîme qui sont les meilleurs des artisans, et de lui laisser sa place à Babylone pendant ce temps. Cf. Il y a d'ailleurs un arrière-plan mythologique (au sens large) dans la majorité des rituels, puisque la finalité du sacrifice quotidien aux dieux pratiqué dans les temples mésopotamiens et impliquant dans les plus importants de grandes quantités d'offrandes diverses est essentiellement fournie par les textes mythologiques et épiques : il s'agit de permettre aux dieux de ne pas avoir à travailler pour se procurer de la nourriture et des boissons, ce qui constitue en fin de compte la raison d'être des humains[35]. Les rédacteurs partent d'un corpus de mythes qui sont repensés et réinventés à plusieurs reprises en fonction des évolutions historiques, des nouvelles interrogations et des nouveaux débats[14]. Il est possible que les mythes aient souvent été perçus dans l'Antiquité comme des textes issus d'une révélation divine (en lien avec les pratiques divinatoires)[25]. Liste d'Arme de marduk 7 Vent mauvais 628. L' Épopée de la création parle de 600 dieux, dont 300 résident dans l'En-haut, 300 dans l'En-bas ! Enki et l'ordre du monde relate comment il répartit les richesses dans les pays voisins de Sumer au profit des habitants de celui-ci[94], Enki et Ninhursag s'attardant sur le cas particulier de Dilmun (Bahrein), tandis que le prologue du dialogue Oiseau et Poisson le met en scène en créateur des deux fleuves mésopotamiens, des canaux d'irrigation et de tout l'espace agricole, ainsi que des marécages où vivaient les oiseaux et poissons utiles aux habitants de Sumer[95],[96]. Les grands spécialistes que j'ai pu lire, quant à eux, penchent pour un nombre de divinités situé entre 1000 et 2000 dieux ! J.‑C.. Ninurta parvient à vaincre Asag et à soumettre les pierres, puis met en ordre les vaincus : les pierres qui se sont révoltées sont maudites et condamnées à des usages ingrats, tandis que celles qui sont restées fidèles sont vouées à des usages nobles. Les principaux dieux étaient conçus comme des êtres disposant de pouvoirs suprêmes assurant la bonne marche du cosmos . Car si la mythologie grecque a reçu des influences depuis celle de Mésopotamie, ce serait plutôt par l'intermédiaire des mythologies des régions situées entre les deux (Anatolie, Levant, notamment Phénicie) qui ont plus de similitudes avec celles du monde égéen. A Alep, en Assyrie et en Babylonie, il était aussi connu comme le dieu de la divination et des oracles. Les Sumériens, vivant dans l'extrême Sud de la Mésopotamie et parlant une langue sans parenté connue, le sumérien, ont joué un rôle déterminant dans les périodes archaïques, posant les bases de la civilisation mésopotamienne avant de disparaître quelque part entre la fin du IIIe millénaire av. Erra peut alors laisser libre cours à ses penchants destructeurs, portant la guerre en Babylonie dont les grandes villes sont dévastées, avec l'aide des Sept. Les discours d'Ishum ne parviennent pas à l'apaiser, et il porte ensuite le combat dans les régions montagneuses voisines. De nombreuses scènes gravées sur des sceaux-cylindres, objets caractéristiques de la civilisation mésopotamienne permettant d'imprimer des images par déroulement d'un sceau gravé de forme cylindrique sur une tablette, représentent des divinités dans un contexte qui pourrait être celui de mythe. Carte de la Syrie. La sœur de Dumuzi, Geshtinanna, intervient alors auprès d'Ereshkigal en faveur de son frère, qui a tenté de s'échapper sans succès. Ce texte est le seul à présenter en un récit mythologique la tradition de ces Sages mythiques (apkallu) liés à la tradition du dieu Ea, connue par quelques allusions dans des textes cunéiformes et des représentations dans l'art[122]. J.-C.) raconte ainsi comment la chute du glorieux empire d'Akkad (v. 2340-2190) est due à l'impiété du souverain Naram-Sîn, qui s'attire la fureur du grand dieu Enlil qui déchaîne contre lui des peuplades sauvages ravageant son empire[62]. Des évolutions se perçoivent néanmoins sur les thèmes et la portée des mythes : il a ainsi pu être constaté que les compositions babyloniennes comme l'Atrahasis et l’Épopée de la Création semblent se caractériser par une plus grande ambition que celles en sumérien des époques antérieures, donnant une vision plus large et cohérente du monde et du destin des hommes en combinant plusieurs thèmes mythologiques, généralement issus du fonds mythologique archaïque[20]. Lorsqu'en 1872 George Smith publia un fragment de l’Épopée de Gilgamesh comprenant un récit très semblable à celui du Déluge de la Genèse, cet intérêt s'accrut. et au début du IIe millénaire av. L'élaboration du mythe du Déluge semble se faire dans le courant du premier siècle du IIe millénaire av. Il était aussi connu comme la corde d’amarrage entre le ciel et la terre. Son union avec Gula l’a aidé à invoquer des sorts magiques pour éloigner les démons et les maladies. Le récit en sumérien Inanna et Ebih la montre quant à lui en « Dame de la bataille », défaisant la montagne Ebih qui avait refusé de se soumettre, combat qui renvoie aux luttes entre les royaumes du Sud mésopotamien et ceux des montagnes du Nord-Est, abordé également dans les mythes de Ninurta[133]. C'est le produit d'une « imagination calculée » (J. Bottéro), répondant à des situations concrètes sans chercher à dégager de concepts universels[56]. J.‑C. Le culte d'un grand nombre de dieux différents était typique parmi les diverses cultures de l'ancien Proche-Orient. Les deux principaux lieux où il était adoré étaient Harran et Ur dans les régions du nord et du sud respectivement. Si beaucoup de mythes sont courts et développent un propos court, souvent plusieurs thèmes se retrouvent dans un même texte, et dès les époques anciennes certains mythes écrits en sumérien développent des récits longs et complexes, comme la Descente d'Inanna aux Enfers qui inaugure la tradition antique des récits de voyage dans le monde infernal, et le Lugal-e qui raconte les exploits guerriers et démiurgiques du dieu Ninurta. J.-C.) et d'Isin-Larsa (2004-1764 av. Les listes et chroniques historiques renvoient également à ce genre de réflexions. Le deuxième siècle avant Jésus-Christ a été témoin d’une chute dans son culte lorsque le cunéiforme n’est devenu rien de plus qu’un art perdu. L'intronisation de Marduk par les grands Dieux après sa victoire contre Tiamat, Les malheurs des villes de Babylonie après les méfaits d'Erra, Définir et interpréter la mythologie mésopotamienne, Les grands dieux mésopotamiens dans les mythes, Inanna/Ishtar, déesse de l'amour et des conflits, L'influence des mythes mésopotamiens dans les régions voisines, Articles généraux sur la mythologie mésopotamienne, Myth is a traditional tale with secondary, partial reference to something of collective importance. Chaque dieu se voit assigner un rôle précis. Sa fonction de dieu de la fertilité des cultures ou de la végétation a été transmise à Baal en 1500 av. La plupart des mythes « sumériens », en fait des mythes en sumérien, qui sont connus sont en fait issus d'un contexte dans lequel le sumérien était manifestement une langue morte ou en passe de le devenir, et était surtout pratiquée dans le milieu des lettrés. L'orage et les précipitations déclenchés par Enlil durant sept jours et sept nuits inondent la totalité de la Terre, décimant les humains, seul le Supersage et ses proches survivant. J.-C.). J.-C., la Mésopotamie passe sous la coupe de dynasties étrangères : d'abord les Perses Achéménides (539-331 av. Il est très proche des humains : plusieurs mythes lui attribuent l'initiative de leur création (en particulier Enki et Ninmah vu précédemment[84], Atrahasis) l'enseignement des savoirs et techniques, et il leur vient en aide dans plusieurs récits (Atrahasis)[61]. Un autre hymne relatant les mêmes événements débute par une élégie d'Inanna qui se lamente sur le sort de Dumuzi poursuivi par les démons[132]. Le rôle souverain d'Enlil et sa fonction de faiseur et défaiseur de royaumes sont plus clairement évoqués dans des récits visant à donner une explication mythologique à des événements historiques, produits en particulier à la fin du IIIe millénaire av. Le concept de mythe, produit de la pensée grecque antique, n'a pas d'équivalent en Mésopotamie. Il y a quoi qu'il en soit une continuité parce que ces textes sont produits et recopiés au sein d'une traduction intellectuelle qui ne connaît pas de rupture majeure avant la fin du cunéiforme aux débuts de notre ère. Il choisit alors de duper le grand dieu Marduk, qui est présenté ici sous un jour moins glorieux que dans l’Épopée de la Création, même si on lui reconnaît toujours le rôle de garant du bien-être du pays contre le chaos. Les dieux et déesses mésopotamiens sont connus dans la littérature du peuple sumérien, la plus ancienne langue écrite de notre planète. Bien que son trait principal était l’agressivité, il avait aussi des associations avec la protection et la guérison. J.‑C., car il n'est pas attesté au millénaire précédent mais apparaît dans la version de la Liste royale sumérienne rédigée dans les cercles lettrés du royaume d'Isin au plus tard dans la première moitié du XVIIIe siècle av.