L3 Physique --- Correction examen optique

28 Avril 2015


Exercice : cohérence spatiale

  1. La base des trous doit être parallèle à $ Ox$ . En effet, la largeur de cohérence qui chiffre l'écartement maximal des trous pour avoir des franges, est $ \lambda/B$ avec $ B$ le diamètre angulaire de la source mesuré dans la direction de la base. C'est dans la direction $ Ox$ que la source a le plus petit diamètre angulaire ($ d/L$ ), donc c'est dans la direction $ Ox$ que la largeur de cohérence est la plus grande et qu'on verra le plus facilement les franges.
  2. Distribution angulaire de brillance :

    $\displaystyle O(\alpha,\beta)=\prod\left( \frac{L \alpha }{d}\right)\: \prod\left( \frac{L \beta }{l}\right)
$

    Degré de cohérence spatiale : par définition $ \gamma(a,b)=\displaystyle \frac{\hat O(\frac\alpha\lambda, \frac\beta\lambda)}{\hat O(0,0)}$ avec ici $ b=0$ . On a donc ici : $ \gamma(a)=$sinc$ (\frac{\pi a d}{\lambda L})$

  3. On veut $ \gamma(a)\simeq 1/2$ donc $ \displaystyle\frac{\pi a d}{\lambda L_m}\simeq 2$ (la table de sinc donne sinc(2)=0.45). Ce qui donne $ \displaystyle L_m\simeq\frac{\pi a d}{2\lambda} \simeq 6000 a$

  4. Le contraste est $ C(a)=\vert\gamma(a)\vert$ ; si $ L\gg L_m$ il tend vers 1.

  5. Si $ L=L_m/2$ alors $ \frac{\pi a d}{\lambda L} =4$ et le contraste vaut $ \vert$sinc$ (4)\vert\simeq 0.18$ .



Problème

Biprisme de Fresnel

  1. Le prisme 1 (celui du haut) a une épaisseur $ e_1(x)=\Delta-A x$ , donc un coefficient de transmission

    $\displaystyle t_1(x)=e^{i k (n-1) e_1(x)}\: =\: e^{ik(n-1)\Delta} \;.\; e^{-ik(n-1)Ax}
$

    avec $ k=2\pi/\lambda_0$ . L'amplitude de l'onde 1, en $ z=0^+$ s'écrit $ \psi_1(x,y,0)=\psi_0 e^{ik(n-1)\Delta} \;.\; e^{-ik(n-1)Ax}$ . Il s'agit d'une onde plane, comme prévu. Pour l'écrire en $ z=d$ il suffit de la multiplier par $ e^{ik\gamma d}$ avec $ \gamma\simeq 1$ (app. paraxiale). Il vient

    $\displaystyle \psi_1(x,y,d)=\psi_0 e^{ik(n-1)\Delta} \, e^{ikd}\;.\; e^{-ik(n-1)Ax}
$

  2. Pour le prisme 2, l'épaisseur s'écrit $ e_2(x)=\Delta+A x$ . Il suffit de changer $ A$ en $ -A$ pour avoir les expressions du coefficient de transmission et de l'amplitude complexe $ \psi_2$ .

  3. Intensité :

    \begin{displaymath}
\begin{array}{lll}
I(x,y,d) & = & \vert \psi_1(x,y,d)+\psi_2...
...\
& = &2 \vert\psi_0\vert^2 (1+\cos(2k(n-1)Ax) )
\end{array}\end{displaymath}

    Ce sont des franges de constraste 1 et d'interfrange $ a=\frac{\lambda_0}{2(n-1) A}$

  4. Changement de variable $ \nu_0=c/\lambda_0$ . Il vient :

    $\displaystyle I(\tau)=2 \vert\psi_0\vert^2 \left(1+\cos\left(2\pi\nu_0 \frac{2(n-1)Ax}c\right) \right)$

    CQFD avec $ K=2 \vert\psi_0\vert^2$ et $ \tau=\frac{2(n-1)Ax}c$ . La variable $ \tau$ est un temps et désigne le retard entre les deux ondes 1 et 2.

  5. C'est une question de cours. Lorsque l'intensité, pour le cas monochromatique, s'écrit $ K.(1+\cos(2\pi\nu_0\tau))$ alors on a, dans le cas d'un spectre quasi-monochromatique de profil $ P(\nu)$ centré autour de la fréquence $ \nu_0$  :

    $\displaystyle I(\tau)=I_0 \left[ 1+ C(\tau)\, \cos(2\pi\nu_0\tau+\phi(\tau))\right]
$

    avec $ C(\tau)=\frac{\vert\hat P(\tau)\vert}{\hat P(0)}$ et $ \phi(\tau)$ l'argument de $ \hat P(\tau)$ .

  6. Contraste mesuré : $ C(x)=\exp(-\vert x\vert/L)$
    1. Pour avoir le contraste on peut mesurer $ I_{\mbox{\scriptsize max}}$ sur une frange brillante et $ I_{\mbox{\scriptsize min}}$ sur la frange sombre qui suit. Le contraste est obtenu par la formule $ C=\displaystyle \frac{I_{\mbox{\scriptsize max}}-I_{\mbox{\scriptsize min}}}{I_{\mbox{\scriptsize max}}+I_{\mbox{\scriptsize min}}}$

    2. Temps de cohérence $ \tau_c=1/\delta\nu$ . Il désigne la largeur de la fonction constraste exprimée en fonction de $ \tau$ . Il désigne aussi le retard maximum tolérable entre les ondes 1 et 2 pour avoir des franges. Ici la largeur de la fonction contraste exprimée en fonction de $ x$ est $ L$ (demi-largeur à $ 1/e$ ). Le changement de variable $ \tau=\frac{2(n-1)Ax}c$ permet d'écrire

      $\displaystyle \tau_c=\frac{1}{\delta\nu}\, =\, \frac{2(n-1)AL}c
$

      A.N. : $ \displaystyle \frac{\delta\nu}{\nu_0}=\frac{c}{2\nu_0 (n-1)AL}=\frac{\lambda_0}{2 (n-1)AL}=\frac a L$ avec $ a$ l'interfrange. La mesure de $ L$ sur le graphe se fait en regardant pour quelle valeur de $ x/a$ on a $ C=1/e\simeq 1/3$  ; on trouve $ L\simeq 5a$ , d'où $ \frac{\delta\nu}{\nu_0}\simeq\frac15$ .

    3. Longueur de cohérence temporelle $ L_c=c \tau_c=\lambda_0 \frac{\nu_0}{\delta\nu}=5\lambda_0=2.5\,\mu$ m.

    4. Pour écrire le contraste en fonction de $ \tau$ il faut utiliser le changement de variable $ \tau=\frac{2(n-1)Ax}c$ . Il vient $ C(\tau)=\exp(-\vert\tau\vert/\tau_c)$ , c'est le module du degré de cohérence $ \gamma(\tau)$ . Sa phase $ \phi(\tau)$ peut être déduite de la position de la frange centrale, ici nulle (d'après le graphe de l'intensité qui montre une frange brillante au centre). Le degré de cohérence est donc $ \gamma(\tau)=\frac{\hat P(\tau)}{\hat P(0)}=\exp(-\vert\tau\vert/\tau_c)$ . On a donc $ \hat P(\tau)=C^{te}\; \exp(-\vert\tau\vert/\tau_c)$ . Le formulaire de TF permet de calculer la TF inverse. Il vient

      $\displaystyle P(\nu)=\frac{C^{te}}{1+4\pi^2 (\frac{\nu}{\delta\nu})^2}
$

      Et le spectre $ F(\nu)$ s'obtient simplement en écrivant $ F(\nu)=P(\nu-\nu_0)$ . Il s'agit d'une fonction Lorentzienne.



Biprisme anisotrope

6
  1. Champ incident parallèle à $ \hat y$
    1. L'onde en sortie du prisme 1 a toujours une polarisation rectiligne parallèle à $ \hat y$
    2. Coefficient de transmission : même raisonnement que pour la question 1, en remplaçant l'indice par $ n_e$ . Il vient

      $\displaystyle t_1(x)=e^{i k (n_e-1) e_1(x)}\: =\: e^{ik(n_e-1)\Delta} \;.\; e^{-ik(n_e-1)Ax}
$

    3. Champ de l'onde 1 : même raisonnement que la question 1 également. Il vient

      $\displaystyle \vec E_1(x,y,d)=\psi_0 \hat y \, e^{ik(n_e-1)\Delta} \, e^{ikd}\;.\; e^{-ik(n_e-1)Ax}
$

    4. Prisme 2 : c'est maintenant l'indice ordinaire $ n_o$ qui est vu par l'onde. Le coefficient de transmission s'écrit

      $\displaystyle t_2(x)=e^{i k (n_o-1) e_1(x)}\: =\: e^{ik(n_o-1)\Delta} \;.\; e^{ik(n_o-1)Ax}
$

      et le champ dans le plan $ z=d$ est

      $\displaystyle \vec E_2(x,y,d)=\psi_0 \hat y \, e^{ik(n_o-1)\Delta} \, e^{ikd}\;.\; e^{ik(n_o-1)Ax}
$

    5. Intensité dans le plan $ z=d$  : les deux champs sont parallèles, on a donc

      $\displaystyle I=\vert E_1(x,y,d)+E_2(x,y,d)\vert^2=2 \vert\psi_0\vert^2\: \left[1+\cos(k(n_e-n_o)\Delta-k(n_e+n_o-2) Ax ) \right]
$

      L'interfrange est $ \displaystyle a=\frac{\lambda}{(n_e+n_o-2)A}$ , l'origine des franges est en $ \displaystyle x_0=\frac{(n_e-n_o)\Delta}{(n_e+n_o-2) A}$ . Lorsque les deux indices sont égaux, on retrouve les résultats de la question 3.

    6. La biréfringence est $ B=n_e-n_o$ . Elle intervient notamment dans l'expression de l'intensité.
  2. Champ incident parallèle à $ \hat x$ : celà revient à intervertir les indices ordinaire et extraordinaire (l'onde 1 dépendra cette fois de l'indice $ n_o$ , l'onde 2 de l'indice $ n_e$ ). L'intensité devient

    $\displaystyle I'=2 \vert\psi_0\vert^2\: \left[1+\cos(k(n_o-n_e)\Delta-k(n_e+n_o-2) Ax ) \right]
$

    le seul changement est sur la position de la frange centrale ($ x_0$ change de signe)

  3. Champ à 45$ ^\circ$
    1. 1ère ligne neutre : l'axe optique ($ \hat y$ pour le prisme 1, $ \hat x$ pour le prisme 2). 2nde ligne neutre : la direction perpendiculaire à l'axe optique dans le plan d'incidence ($ \hat x$ pour le prisme 1, $ \hat y$ pour le prisme 2). Pour les deux prismes, les lignes neutres sont donc les axes $ \hat x$ et $ \hat y$ .

      Vecteur de Jones du champ incident dans la base des lignes neutres $ (\hat x, \hat y)$ :

      $\displaystyle \vec E_i= \psi_0 \frac{1}{\sqrt{2}} \left( \begin{array}{cc}1\\ 1\end{array}\right)
$

    2. On décompose le champ incident sur les axes $ x$ et $ y$ :

      La composante $ y$ du champ incident donne naissance (comme à la question 7) à deux ondes $ \vec E_1$ et $ \vec E_4$ (voir schéma ci-dessous),polarisées selon $ \hat y$ . Les amplitudes valent $ E_{01}=E_{04}= \frac{\psi_0 }{\sqrt{2}}$ . Les vecteurs d'onde ont été calculés en question 7c et 7d. On a $ \vec k_1=\frac{2\pi}{\lambda} (\alpha_1, 0, 1)$ et $ \vec k_4=\frac{2\pi}{\lambda} (\alpha_4, 0, 1)$ avec $ \alpha_1=-(n_e-1)A$ et $ \alpha_4=(n_o-1)A$ .

      La composante $ x$ du champ incident donne naissance (comme à la question 8) à deux ondes $ \vec E_2$ et $ \vec E_3$ , de polarisation rectiligne presque parallèle à $ \hat x$ . Les amplitudes valent $ E_{02}=E_{03}= \frac{\psi_0 }{\sqrt{2}}$ . Les vecteurs d'onde sont $ \vec k_2=\frac{2\pi}{\lambda} (\alpha_2, 0, 1)$ et $ \vec k_3=\frac{2\pi}{\lambda} (\alpha_3, 0, 1)$ avec $ \alpha_2=-(n_o-1)A$ et $ \alpha_3=(n_e-1)A$

      \includegraphics{biprism3.eps}

    3. On a au total 4 ondes planes à la sortie du biprisme. Les ondes $ \vec E_1$ et $ \vec E_4$ sont cohérentes entre elles (champs parallèles). De même que les ondes $ \vec E_2$ et $ \vec E_3$ . Par contre les ondes $ \vec E_1$ et $ \vec E_4$ sont incohérentes avec les ondes $ \vec E_2$ et $ \vec E_3$ (champs perpendiculaires).

    4. L'intensité dans le plan $ z=d$ : elle s'écrit $ I=I_1+I_2$ avec $ I_1$ l'intensité produite par les ondes $ \vec E_1$ et $ \vec E_4$ et $ I_2$ l'intensité produite par les ondes $ \vec E_2$ et $ \vec E_3$ . $ I_1$ a été calculée à la question 7e, il suffit de changer l'amplitude $ \psi_0$ en $ \frac{\psi_0}{\sqrt{2}}$ . De même pour $ I_2$ (question 8).