L'hypnose est une sorte de sommeil artificiel,
provoqué. Pourtant, le rythme cardiaque et la respiration
d'un sujet hypnotisé sont beaucoup plus proches de ceux
observés à l'état de veille que dans le sommeil
naturel. En outre, certains réflexes corporels subsistent,
alors qu'ils sont fortement estompés ou abolis dans le
sommeil. Je préfère, à toutes les définitions
proposées, celle du Dr Mason :
"L'hypnose est un état temporaire d'attention modifiée dont la caractéristique est une suggestibilité accrue."
Disons pour être plus clair que le sujet est amené à concentrer son attention sur le plan visuel (un point précis) et auditif (la voix de l'opérateur). On peut donc parler d'une hyperconcentration, plutôt que d'un relâchement, d'une décontraction mentale.
On appellera ce cas de figure, l'hypnose active, ou provoquée ; c'est celle qui nous intéresse ici... car des états fort similaires se retrouvent dans certaines circonstances, et sans l'appui de la parole : par contagion, sensations visuelles, bruit monotone, etc. Qui n'a jamais manqué s'endormir au volant, bercé par le bruit du moteur, en position décontractée, et, la nuit, ébloui par les phares ?
En résumé, et au vu des différentes définitions proposées, on peut affirmer que la nature exacte de l'hypnose est encore mal connue. Elle a pourtant été à la base de toutes les psychothérapies modernes., et pourrait encore jouer un rôle important dans la psychopathologie et la psychothérapie expérimentales.
Nous nous apercevrons très vite des
difficultés que représente une tentative de définition.
La variabilité du phénomène de transe avec
les époques, selon les sujets et les hypnotiseurs, est
telle, qu'elle nous oblige à quitter le domaine de la simple
description empirique pour aborder celui des explications théoriques,
les auteurs utilisant un vocabulaire surdéterminé
par leurs convictions.
Nous verrons ainsi comment les théories de l'expérimentateur, non seulement modifient la formulation de la description mais, qui plus est, modifient le déroulement objectif de la transe hypnotique. Les phénomènes observés sont étroitement liés aux idées préalables de l'hypnotisé et aux convictions de l'hypnotiseur.
Pourtant, ce phénomène aussi labile et inconstant est à la base de la plus ancienne des psychothérapies.
L'hypnose est un moyen d'acquérir, par le biais de multiples tentatives expérimentales effectuées sur des hommes de tous âges et de toutes conditions, des précisions sur un sujet donné. La sécurité et l'autorité sont nécessaires à la pleine efficacité des procédures hypnotiques. L'hypnose, c'est essayer d'induire chez le sujet un effort "volontaire" persistant en vue d'obtenir les phénomènes recherchés.
L'hypnose n'est pas de la magie et n'est
pas dangereuse. C'est un état naturel modifié de
conscience ou de transe entre l'éveil et le sommeil. L'hypnose
se déclenche par la réponse à divers stimuli
extérieurs, verbaux, lumineux ou autres (hétérohypnose).
Dans la plupart des cas, l'hypnose est provoquée par un
hypnotiseur qui focalise l'attention visuelle du sujet sur un
objet particulier (pendule, yeux de l'opérateur, etc.)
et lui parle de façon répétitive et monotone.
Les paroles suggèrent en général l'endormissement
ou la relaxation musculaire. Cet état induit un changement
dans la mémoire et une suggestibilité accrue. Des
"phénomènes" tels que l'anesthésie,
des modifications vaso-motrices, la réalisation post-hypnotique
de suggestions, peuvent être provoqués suivant la
profondeur de l'hypnose. Celle-ci peut aussi se déclencher
automatiquement (auto-hypnose) par des techniques de relaxation,
la concentration sur sa propre respiration, mais aussi par une
grande variété de pratiques et de rituels propres
à de nombreux systèmes religieux, philosophiques
et mystiques.
Une fois atteint l'état altéré de conscience, l'attention du sujet est focalisée sur les suggestions hypnotiques de l'hypnothérapeute, qui, considérées par le sujet avec un esprit moins critique, atteignent plus facilement son inconscient.
L'hypnothérapeute conditionne ou déconditionne le sujet par des suggestions hypnotiques appropriées au genre de traitement qui aura été proposé à la suite d'une séance d'évaluation précédant le traitement d'hypnothérapie.
Définir l'état hypnotique n'est pas une chose simple. Il s'accompagne de toute une série de phénomènes appelés phénomènes hypnotiques, qui vont de la sensation d'engourdissement et de somnolence aux "hallucinations" visuelles et auditives, en passant par des sensations de lourdeur avec impossibilité de bouger les membres, l'analgésie, etc.
La technique de l'hypnose, connue depuis l'Antiquité, est toujours entourée d'un halo de mystère auprès du grand public. Elle suscite crainte, méfiance, et paradoxalement une évidente attraction.
En fait, l'état hypnotique n'est
qu'un état modifié de conscience.
Liébeault parle d'un sommeil provoqué avec exaltation de la suggestibilité, et Bernheim d'un état psychique particulier susceptible d'être provoqué et qui augmente à des degrés divers la suggestibilité. Pour Pavlov, l'état hypnotique est un état intermédiaire entre la veille et le sommeil. Il s'agirait d'un état physiologique bien particulier du cerveau : ni un état de vigilance, ni un état de sommeil avec perte de conscience comme on l'a bien souvent cru.
Mais il faut bien garder à l'esprit que la relation entre l'hypnotiseur et l'hypnotisé représente la plus ancienne relation psychothérapique. La psychanalyse s'est fondée en bonne partie sur l'étude et la critique de cette relation : elle l'a, à son tour, rendue intelligible en permettant d'entrevoir les lois qui la régissent.
Pendant la décennie 1880-1890, marquée par la lutte passionnée entre les écoles de Nancy et de la Salpêtrière, un bouillonnement d'idées fécondes et un énorme développement des recherches attirèrent en France un grand nombre de chercheurs étrangers. Parmi eux se trouvait Freud, qui profita successivement des leçons de Charcot et de celles de Bernheim. Ce furent pour lui des enseignements décisifs qui le menèrent vers la découverte de la psychanalyse.
À la mort de Charcot débuta le déclin de l'hypnose, qui fut presque total en France, où seul Pierre Janet poursuivit dans cette voie. Ce déclin fut cependant moins marqué à l'étranger et un certain renouveau se manifesta après la Première guerre mondiale pendant laquelle l'hypnose s'était révélée utile dans le traitement des névroses chez les combattants. Des recherches furent alors entreprises, particulièrement aux États-Unis et en U.R.S.S.(par l'école pavlovienne). Mais ce n'est qu'après la Seconde guerre mondiale qu'elles se multiplièrent, surtout aux États-Unis. En France, la réhabilitation de l'hypnose s'amorça vers 1950, avec les travaux de Léon Chertok et du Pr Raphaël Chercheve.
PEUT-ON HYPNOTISER N'IMPORTE QUI ?
On ne peut obtenir l'hypnose totale que pour environ cinquante personnes sur cent, mais la suggestion agit plus ou moins rapidement sur la presque totalité des gens à la condition qu'elle soit habilement formulée.
BRAID :
"Sorte d'état magnétique provoqué par
la fixation d'un corps brillant qu'on tient près des yeux."
POROT : "Sommeil incomplet de type spécial, provoqué artificiellement."
CHARCOT : "Névrose hystérique artificielle."
PAVLOV : "Inhibition partielle n'occupant qu'un foyer déterminé, alors que la plupart des points restent en pleine activité."
MASON : "État psychologique renforcé par certains processus physiologiques. Le point final, la transe hypnotique, variera, comme un gâteau, en fonction des proportions des divers ingrédients."
PETIT LAROUSSE : "Sommeil provoqué par des moyens artificiels.".
L'HYPNOSE EST-ELLE DANGEREUSE ?
On a parfois évoqué le
"choc psychique". En fait, l'histoire du sujet que l'on
a endormi et que l'on n'a pas pu réveiller est purement
fantaisiste.
QUELLES SONT LES CATÉGORIES DE SUJETS QUE L'HYNOTISEUR RENCONTRE ?
1) Réfractaire
2) Difficile
3) Sensible
4) Hypersensible
QUELLES SONT LES RAISONS QUI AMÈNENT LES GENS À ESSAYER L'HYPNOSE ?
1) Santé
2) Accidents 3) Opérations
médicales 4) Peurs
5) Chocs antérieurs
QUELS SONT LES DIFFÉRENTS ÉTATS D'HYPNOSE ?
1) Léger : 3 à 10
minutes 2) Moyen : 15 à 25 minutes
3) Profond : 30 minutes et plus
QUELLES SONT LES VÉRIFICATIONS À FAIRE SUR LES SUJETS EN ÉTAT D'HYPNOSE ?
1) Réceptivité à
l'énergie
2) Réceptivité à
la suggestion
3) État des zones hypnogènes
4) Interruption de la parole ou des
gestes des mains
5) Réaction des mains
6) Regard fascinateur
7) Actif ou réactif
8) Réveil du sujet