Les expériences de l'hiver 2006
Astronomical experiments for the winter 2006

DIMM

GSM

Mast

Scidar

Corona

Sonics
Capteurs microthermiques - Microthermal sensors





Le but de cette expérience est de mesurer la turbulence en basse altitude. Les radiosondages ballons effectués pendant le premier hivernage ont en effet montré que la majeure partie de la turbulence en hiver est située dans une couche de 30 à 40 mètres d'épaisseur au dessus du sol. Au dessus de cette couche, le seeing peut atteindre des valeurs de l'ordre de 0.3 seconde d'arc, ce qui est presque deux fois mieux que le meilleur site actuel du monde qui se trouve au sommet du volcan Mauna Kea à Hawaï. Mais pour bénéficier de ces excellentes conditions, un télescope observant à Dome C devra être construit au sommet d'une tour de quelques dizaines de mètres. Comprendre les propriétés de cette couche de surface est indispensable pour déterminer la hauteur optimale à laquelle devra observer le futur télescope. Les 30 à 40 mètres mesurés par les ballons ne sont calculés que sur une quarantaine de vols, c'est très peu pour avoir une statistique fiable. Il faudrait pouvoir observer en continu pendant un ou deux hivers. C'est l'objectif de cette expérience.

On utilise pour celà des petits thermomètres très précis (on les désigne par le nom de "microthermes") identiques à ceux qui sont utilisés lors les radiosondages ballons. On les place sur un mât, la hauteur du mât déterminant l'altitude maximale de mesure.
L'expérience a été rendue possible par la présence d'une tour métallique de 33 mètres de haut située à 800 mètres à l'ouest de la base. Assemblée par une équipe américaine il y a quelques années, cette tour avait servi notamment à des mesures de réflectance de la neige. Nous avons eu l'autorisation d'y placer nos capteurs. Nous avons choisi quatre niveaux de mesure, à 2.60 m, 8.10 m, 15.40 m et 28.40 m au dessus du sol. Les capteurs sont reliés à une électronique de mesure située dans un shelter au pied de la tour.
L'ensemble est piloté par deux ordinateurs qui s'occupent également de l'enregistrement des données et qui sont reliés au réseau de la base par une fibre optique de 1km. Pour éviter la turbulence parasite dégagée par la chaleur du shelter, des parois de neige de 40 cm d'épaisseur ont été érigées tout autour.



Le principe de la mesure est le suivant : à chaque niveau, quatre capteurs de température sont placés sur un barreau horizontal de la tour. On forme ainsi deux paires (nommées A et B), les deux capteurs étant distants d'un mètre dans chaque paire. Les deux paires sont intercroisées comme indiqué dans le schéma ci-dessous.
The aim of this experiment is to measure the low altitude turbulence. Radiosoundings performed during the first winterover have shown that the main part of the turbulence is located in a 30 to 40 m thick layer above the ground. Above this surface layer the seeing can attain values such as 0.3 arcsec, which is almost two times better than the current best site in the world, located at the top of the Mauna Kea volcano at Hawaï. But to take advantages of these exceptional conditions, a telescope at Dome C must be built at the top of a several tens of meters high tower.
A good knowledge of the properties of this surface layer is mandatory to determine the optimal height to place the future telescope. The 30-40m estimated last year  were computed over about 40 balloons; that's very few to obtain a reliable statistics. We need to observe continuously during one or two winters. Ilt is indeed the goal of this experiment.

For that purpose, we use very precise thermometers (named "microthermals"), identical to those used in the ballon experiments. They are placed on a mast, the height of the mast being the maximum altitude for the measurements.



At Dome C the experiment was made possible by the presence of a 33 m high metallic tower, located 800 m away from the base in the West direction. This tower was built several years ago by an American team. It was used, among other projects, to estimate the reflection coefficient of the snow. We received the authorization to put our sensors on this tower. We chosed 4 levels of analysis, at altitudes 2.60
m, 8.10 m, 15.40 m and 28.40 m. Sensors are linked to an electronic system in a shelter at the foot of the tower. The whole thing is piloted by two computers which collect the data. They are connected to the network of the base by a 1 km long optical fiber.
To avoid heat release that can blur our measurements, the shelter was buried under an 40 cm thinck layer of snow.

Principle of the measurement is the following. Four sensors are are fixed to an horizontal bar of the tower at each level. They form two pairs, named A and B. In each pair the sensors are separated by 1 m. The two pairs cross as shown by the sketch below.



Les capteurs sont des filaments de tungstène dont la résistance varie avec la température. On mesure la différence de résistance (donc de température) entre les deux capteurs d'une même paire. La précision de la mesure est de quelques millièmes de degrés. La turbulence fait fluctuer cette différence de température. Toutes les deux minutes on calcule la variance des fluctuations et on en déduit le coefficient Cn2 (fonction de structure de l'indice de réfraction, voir par exemple Borgnino et al., 1979, A&A 79, 184) par lequel on chiffre la turbulence à l'altitude des capteurs. L'autre paire de capteurs mesure la même chose, elle est simplement là au cas où la première tomberait en panne.
On dispose donc de 4 points de mesures de turbulence entre 2.60 m et 28.40 m. Combinées aux mesures du SSS, ces valeurs permettent d'affiner le profil de turbulence pour définir la hauteur de la couche de surface. Elles permettent aussi de chiffrer la contribution des 28 premiers mètres de hauteur au seeing total.

Plus facile à dire qu'à faire : la mise en oeuvre de cette expérience à Dôme C se heurte au problème du givre qui se dépose sur les filaments de tungstène (voir photo ci-contre). En quelques heures à peine la glace forme un cocon protecteur qui biaise les mesures de température. Les chauffages que nous avons mis étaient insuffisants, il faut monter sur la tour régulièrement pour dégivrer à l'aide d'un décapeur thermique soufflant de l'air chaud... Mais cette expérience a produit quelques résultats comme illustré la courbe ci-dessous obtenue lors des essais en Avril.


The sensors are tungsten filaments whose electric resistance depends on the temperature. We measure the resistance difference between the two sensors in a pair, and convert it to temperature difference with an accuracy of a few millidegrees. Turbulence makes this temperature difference fluctuate. Every 2 minutes, the variance of these fluctuations is computed and gives accees to the coefficient Cn2 (structure function of the refractive index, see for example Borgnino et al., 1979, A&A 79, 184). This parameter characterizes the local turbulence. The other sensor pair estimates the same thing and allows to have another independent estimation (and also in case of misfuntionning of the first pair).
The experiment provides 4 points of local turbulence between 2.60 m and 28.40 m. Combined with the Scidar data, they give more precision to the lower part of the profiles and allow estimation of the surface layer thickness. They also give the contribution of the surface layer to the total seeing.

But the operation if this experiment is quite difficult here. The tiny tungsten filaments freeze in timescales of a few hours (see photo hereafter). The ice forms a protective shield which biases the temperature measurements. We put a heating system, but it was not efficient. And we have to climb the tower periodically to manually deice the sensors with a heat gun. Nevetheless this experiment has produced some results, as illustrated on the curve on the left realised in April (these are test data).