© Denis Biette, Laboratoire de Zététique juin 2005
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Fortunes et infortunes d’un cas célèbre de NDE : la chaussure de Maria (1ère partie)


Denis BIETTE
Laboratoire de Zététique, Université de Nice-Sophia Antipolis

Note : Cet article a été publié initialement dans la revue "Enquêtes Z" n° 17 (automne 2003). Cette version est légèrement revue.

La personne qui souhaite se faire une idée du phénomène des NDE[1] butte rapidement sur l’impossibilité de pouvoir évaluer de manière critique les milliers de cas relatés par une multitude d’ouvrages ou d’articles. Face à ce foisonnement d’informations, il peut choisir de s’intéresser d’abord aux affaires les plus sensationnelles, aux best-of en quelque sorte du dossier. Pour les tenants de l’hypothèse qui déduit du phénomène des NDE la preuve de la survie d’une conscience après la mort, le cas de la chaussure de Maria est précisément l’un de ceux-là.

Cet article n’entend nullement faire le point sur l’ensemble du dossier NDE ni même étendre les conclusions de l’analyse de ce cas célèbre à l’ensemble des témoignages. Il est le reflet d’une simple recherche personnelle et ne prétend pas revendiquer la primeur des informations.

Son objectif est néanmoins d’insister sur la prudence de rigueur à adopter face aux informations trop souvent présentées comme des preuves indubitables. On en déduira la nécessité de disposer d’éléments véritablement incontestables pour accepter la validité définitive d’une hypothèse extraordinaire comme celle de la survie après la mort.

 

Débat sur la toile

C’est ce fameux cas Maria qui fut présenté à l’étude, parmi d’autres, sur la liste de discussion du Cercle Zététique en juillet 2001. L’un des abonnés, Emmanuel-Juste Duits, souhaitait que l’on évoque le thème des NDE « pour échanger des infos et des hypothèses contradictoires sur ce phénomène ». Il précisait par ailleurs que son intention était « d'aborder ces questions en tenant compte des données différentes voire contradictoires, et en les confrontant avec les explications possibles, sans en écarter a priori ». Je suivais le débat naissant d’un œil un peu distrait car la démarche me paraissait de bon aloi. En profitant des informations données par un abonné, j’eus la curiosité de visiter le site Web personnel[2] d’Emmanuel Juste-Duits. Il s’y présente comme enseignant en philosophie, « télématicien » et initiateur de réseaux d'échanges novateurs depuis 1985. Dans l’éditorial du bulletin CENCES[3] n° 0 qu’il reproduit sur son site[4] et dont il est l’auteur, je fus un peu surpris de découvrir des propos assez radicaux :

Les rationalistes, justement, procèdent (souvent) comme les sectaires. Par exemple, ils se gausseront des phénomènes paranormaux, prendront l’exemple des fraudes avérées et autres cas d’écoles ridiculisant la naïveté des parapsychologues. Mais nos rationalistes se garderont bien de considérer les quelques cas intéressants et difficiles à expliquer par la fraude, l’illusion, ou le manque de rigueur de leurs contradicteurs.

Ces propos ont d’ailleurs été repris tout récemment dans l’introduction rédigée par Emmanuel-Juste Duits à l’ouvrage dont il est le co-directeur (cf. note 3). En y resongeant aujourd’hui, j’ai l’impression que son intervention sur cette liste de discussion relevait d’une motivation plutôt polémiste.

 

La quête de l’information

Le débat donna lieu rapidement à des échanges nombreux et animés. Je notais au passage l’étonnement d’Emmanuel quant à la non-connaissance de la littérature « pro-NDE[5] » de base parmi certains membres de la liste. On lui réclamait sans cesse des cas « solides » ! Emmanuel-Juste Duits en proposa trois, l’un publié par le cardiologue américain Michael Sabom[6], l’autre cité dans La mort transfigurée[7] et enfin, le fameux cas de la chaussure de Maria. Il signala vouloir éviter ces deux derniers car, disait-il, il s’agissait de « 2 cas qui sont très connus par le milieu ‘pro‘ et ‘anti’ NDE ». L’un des abonnés demanda pourtant des précisions sur le cas de Maria. Il avait le souvenir, en effet, d’un article du Skeptical Inquirer qui en faisait l’étude critique. Il en retrouva d’ailleurs lui-même les références précises. Le cas Maria avait été évoqué dans le numéro du Skeptical Inquirer (volume 20, numéro 4, pp.27-33) de juillet-août 1996, sous le titre Maria's NDE: Waiting for the Other Shoe to Drop. Les auteurs étaient le professeur Barry.L. Beyerstein et deux de ses anciens étudiants, Hayden Ebbern et Sean Mulligan.

Le Skeptical Inquirer

Le numéro du Skeptical Inquirer publiant la contre-enquête.

Dans l’intervalle, et devant le flot d’interventions déclenchées par cette discussion, Emmanuel-Juste Duits s’échauffait tout naturellement :

 Je donne des éléments, à chaque critique que l'on m'oppose, je donne des pistes qu'apparemment PERSONNE ne songe à approfondir par lui-même, au moins en consultant des documents pourtant assez facilement disponibles.

Cette remarque piqua ma curiosité et j’eus envie justement d’approfondir le cas sur lequel se fixaient maintenant les discussions, ce fameux cas Maria dont je n’avais personnellement jamais entendu parler jusqu’alors. Je savais pouvoir me procurer l’article du Skeptical Inquirer mais je butais sur la référence que venait de fournir Emmanuel :

Kimberley Clark, Clinical interventions with near death experiences, in B. Greyson et C.P. Flynn, The Near Death Experience. Spingfield, Illinois, Charles C. Thomas, 1984, pp. 242-255.

C’est donc à ce point de la discussion que j’intervins le 15 juillet 2001. Soucieux d’augmenter ma documentation sur le sujet, je demandais à Emmanuel-Juste Duits s’il pouvait fournir une copie de cet article.

Je fus un peu surpris d’apprendre qu’il citait un article qu’il n’avait jamais eu entre les mains ! Le cas Maria lui était en fait connu par les pages qui lui sont consacrées dans un article du docteur Kenneth Ring[8], un célèbre spécialiste des NDE. Il ne connaissait pas davantage l’article du Skeptical Inquirer. Autrement dit, pour un cas si célèbre, il manquait à sa documentation, d’une part l’article original qui avait lancé l’affaire et d’autre part le seul article qui en faisait une étude critique. Curieuse méthodologie d’investigation pour quelqu’un qui évoquait une carence documentaire chez les zététiciens ou qui entendait aborder l’étude des NDE en confrontant tous les éléments.

 

Le cas Maria ou la preuve indubitable

En parcourant les pages qu’il a consacrées au cas Maria dans son article[9], je constatai que Kenneth Ring se fiait entièrement, et aveuglément pourrait-on dire, à l’article original de Kimberley Clark. Il précisait clairement que le dossier Maria était l’un de ces rares cas qui fournissaient indubitablement la preuve de la possibilité d’une perception extrasensorielle lors d’une sortie hors du corps, dans des situations de mort clinique ou de péril mortel imminent[10]:

Un peu plus loin dans ses commentaires, il ajoutait : « A moins de douter de l'authenticité du témoignage de Clark, on a les plus grandes peines à expliquer les phénomènes étranges du cas de Maria, sans violer les dogmes de la psychologie matérialiste. » Encore plus loin, il évoquait l’idée que ce cas ne pouvait « apparemment pas être mis en doute ».

C’est bien là pourtant que le bât blesse ! Devait-on faire l’économie du doute ? Etait-il sage et judicieux d’entériner si vite une affaire aussi sensationnelle en faisant fi de la prudence la plus élémentaire et sans envisager une contre-enquête afin d’être certain des données du dossier ? Hélas, comme souvent, un esprit déjà conquis est prompt à entériner toute nouvelle affaire qui se fait l’écho de ses convictions. Ce biais méthodologique est parfois source d’amères désillusions.

Le doute légitime, à peine effleuré par Ring, fut vite remisé au placard ; sous sa plume, le cas était devenu une "preuve" !

 

Les faits allégués

Avant d’aller plus loin, accordons-nous le temps de résumer le dossier tel que le présente Kimberley Clark dans l’article où elle l’évoque pour la première fois[11].

Kimberley Clark était alors assistante sociale en milieu hospitalier, fonction qu’elle exerçait au Harborview Medical Center, l’un des plus importants hôpitaux de Seattle. C’est dans le cadre de son travail qu’elle eut à s’occuper de Maria, une ouvrière saisonnière qui était venue visiter des amis à Seattle. Lors de son séjour, celle-ci avait subi une grave attaque cardiaque pour laquelle elle avait été admise d’urgence en pleine nuit dans l’unité cardiologique de soins intensifs (CCU : Coronary Care Unit). Il s’agissait pour Kimberley Clark de faire le point sur les problèmes, par exemple financiers, posés par son hospitalisation, et de voir avec elle les solutions possibles.

Quelques jours après son admission, Maria subit un arrêt cardiaque mais comme elle était sous étroite surveillance et en bonne condition physique, elle put être ranimée sans difficulté. Plus tard le jour en question, Kimberley Clark vint la voir et la trouva agitée. Maria qui se sentait probablement en confiance se confia tant bien que mal, en dépit des difficultés de langue[12], et expliqua que la source de son anxiété était l’étrange expérience qu’elle avait vécue pendant son arrêt cardiaque. Lors des tentatives de réanimation, elle avait ressenti une décorporation et avait observé de haut les docteurs et infirmières en train de s’affairer sur son corps.

Kimberley Clark confie que sa première impression fut empreinte de scepticisme[13]et qu’elle avait d’abord songé à un faux souvenir élaboré à partir du vécu de Maria durant ses quelques jours d’hospitalisation. Peu à peu cependant, son doute avait évolué.

Maria signalait en effet qu’elle avait été distraite par quelque chose provenant de l’extérieur et qu’elle s’était retrouvée planant hors de la pièce au dessus de la voie d’accès à la salle des urgences. Kimberley était cette fois interpellée. Maria avait été transportée en ambulance et était arrivée de nuit à l’hôpital. Il semblait donc improbable qu’elle puisse décrire correctement cette zone-là. Kimberley Clark supposa que son lit avait pu être placé à un moment donné tout contre une fenêtre et qu’ainsi Maria avait pu voir le secteur, ce qui aurait expliqué l’intégration a posteriori de ces éléments dans son récit.

Mais les derniers doutes n’allaient pas tarder à être levés lorsque Maria raconta avoir observé depuis l’extérieur une chaussure posée sur le rebord d’une fenêtre du deuxième étage[14] de l’extrémité nord du bâtiment. Une chaussure de tennis plus exactement, cette fameuse chaussure qui depuis est devenue un des classiques de la littérature NDE. Une chaussure usée à l’emplacement du petit orteil et dont le lacet était coincé sous le talon, détails anodins qui ont leur importance comme on le verra. Kimberley Clark se mit à la recherche de l’objet à la demande de Maria, en proie à un mélange d’émotions, ajoute-t-elle. Elle sortit tout d’abord de l’hôpital pour essayer de localiser l’éventuelle chaussure d’en bas mais on ne pouvait pas voir grand chose depuis ce point de vue. Kimberley Clark monta donc au deuxième étage et alla examiner chaque fenêtre des chambres des patients en collant son nez à la vitre pour pouvoir distinguer la corniche extérieure. Et finalement elle finit par découvrir la chaussure ! Et telle que l’avait décrite Maria ! Les détails anodins prenaient maintenant toute leur valeur car Kimberley Clark nous explique qu’en raison de la disposition de la chaussure sur le rebord, ils n’étaient discernables que pour une personne située à l’extérieur, au niveau même de l’étage.

Cette fois, tout doute était levé. Il y avait bien eu prise d’information de la part d’une personne alors en arrêt cardiaque et c’était bien là la preuve qu’une conscience pouvait survivre sans un corps animé. Cela validait le concept de base du dualisme, doctrine philosophique qui met l’accent sur le fait que l’esprit est fondamentalement différent du corps physique et qui trouve son équivalent dans les croyances religieuses en une âme immortelle.

 

Le début d’une véritable vocation

Cette expérience fut déterminante pour Kimberley Clark. Elle l’amena à s’occuper activement, au niveau de son travail en milieu hospitalier, à prendre en compte les patients ayant vécu une NDE pour leur apporter assistance et compréhension, sensibiliser leurs familles et les aider à mieux gérer les conséquences d’une telle expérience[15].

Elle la conduisit enfin au printemps 1982 à faire partie du groupe des quatre co-fondateurs de Seattle IANDS[16], l’antenne locale de l’association IANDS (International Association for Near-Death Studies) qui s’est fait une spécialité des NDE et du recueil de témoignages[17]. Kimberley Clark est toujours le fer de lance de Seattle IANDS. Elle anime le premier samedi de chaque mois un groupe de rencontre au cours duquel les personnes ayant vécu une NDE peuvent venir confier leur expérience face à un public bienveillant variant entre 80 et 100 personnes selon les informations fournies sur le site de l’association.

Kimberley Clark s’est efforcée aussi de sensibiliser les professionnels de la santé au mode d’accompagnement des mourants et au dossier des NDE en proposant des conférences ou des séminaires d’information.

 

La contre-enquête

On se doute bien qu'il est illusoire de pouvoir mener des enquêtes de vérification sur tous les témoignages de NDE.

Susan Blackmore qui, après des années de recherches passées à évaluer la parapsychologie, en est venue à une vision sceptique en ce domaine, reconnaissait, dans le livre qu’elle a consacrée aux NDE[18], que le cas Maria occupait une place de premier plan dans ce dossier. Contrairement à bien d’autres, elle a cherché à obtenir des données complémentaires, mais sans pouvoir aboutir. Si ce témoignage lui apparaissait fascinant, il lui semblait dans le même temps insuffisamment étayé. Une prudence de bon aloi.

Fort heureusement, les choses n’en sont pas restées là. Le cas a fait l'objet d’une attention toute particulière de la part d’autres sceptiques dont les recherches ont été plus fructueuses. L’article du Skeptical Inquirer qui en fait la synthèse amène le lecteur à une perception du dossier quelque peu revue et corrigée.

L’enquête a été menée en 1994, sur les lieux mêmes de l’affaire, le Harborview Medical Center à Seattle, par deux étudiants de l’université Simon Fraser à Burnaby (Canada), Hayden Ebbern et Sean Mulligan, sous la direction du docteur Barry Beyerstein, membre du Brain Behavior Laboratory au département de Psychologie de la même université.


Le Dr Beyerstein
Le Dr Beyerstein

Ebbern et Mulligan ont pu interviewer Kimberley Clark à plusieurs reprises, en face en face ou par téléphone.

L’investigation s’avérait difficile. En effet, Clark n’était pas en mesure de révéler l’identité de Maria et l’hôpital n’entendait pas livrer de telles informations d’ordre privé. Les deux enquêteurs ont pourtant fait le maximum pour lever ce voile mais ils n’ont pas réussi à retrouver les éventuelles personnes qui, selon Kimberley Clark, auraient été en contact direct avec Maria.

Selon les informations publiées plus tard dans son livre After the light. What I discovered on the other side of life that can change your world[19], le lendemain matin du jour de la NDE, chaque infirmière du CCU connaissait l’histoire de Maria et l’après-midi vit défiler une parade de docteurs, d’infirmières et d’autres membres du personnel venus rendre hommage en quelque sorte à la célèbre chaussure. Maria l’avait disposée sur une table dans sa chambre et accueillait ses nombreux visiteurs avec une hospitalité bienveillante.  Personne, dans l’entourage de Maria ou de Kimberley Clark ou de l’équipe de réanimation, ne contredit un seul mot de son récit[20].

J’ai pu joindre le docteur Leonard Hudson qui était en poste au MICU[21] à l’époque, un service qui faisait partie du domaine d’intervention de Kimberley Clark. Il m’assure n’avoir jamais entendu parler du cas Maria ni de cette fameuse chaussure et ajoute qu’il n’aurait pu l’oublier[22]. Quant au docteur Leonard Cobb qui était alors son alter ego au CCU, autre domaine d’intervention de Kimberley Clark et lieu de l’affaire, il me précise lui aussi ne rien savoir de cette histoire. Devant mon étonnement, il nuance néanmoins sa réponse en disant qu’il n’était peut-être pas en poste au CCU ce jour-là ou qu’il aurait pu oublier l’histoire[23]. Au vu de la « parade » de membres du personnel hospitalier dans la chambre de Maria où était exposée l’insolite chaussure, j’ai du mal à croire que le docteur Cobb aurait pu oublier totalement un tel épisode ou même ne pas en avoir entendu parler à son retour au service dans le cas d’une éventuelle absence. Il semblerait bien en tout cas que la rapide célébrité acquise par cette histoire au Harborview Medical Center soit quelque peu à revoir à la baisse. Seule certitude, Maria n'est pas un personnage fictif. Kathleen M. Fair du Pulmonary Critical Care Medicine du même hôpital, m'a confirmé l'avoir rencontrée à l'époque des faits, mais sa connaissance de l'histoire est due à des conversations avec Kimberley Clark. Elle n'a jamais vu par exemple la fameuse chaussure.


Ebbern et Mulligan, quant à eux, ont pu joindre un reporter de Seattle qui avait écrit des articles sur cette NDE  mais cette démarche n’a débouché sur rien de nouveau. Il était d’ailleurs possible que 17 ans après, au vu de ses problèmes de santé, Maria soit hélas décédée[24].

Carte situant la région de Yakima

Grâce aux précisions recueillies, nous savons maintenant qu’elle était une ouvrière saisonnière de la région de Yakima, Etat de Washington[25] et que sa NDE eut lieu en avril 1977. Autrement dit, le cas a été publié 7 ans après son déroulement[26]. Il faudra encore attendre 1995, soit cette fois 18 ans pour obtenir de Kimberley Clark des détails supplémentaires grâce à la publication de son livre, After the light. Elle nous dit l’avoir rédigé en s’appuyant sur ses journaux intimes, ses agendas et carnets de rendez-vous, sans oublier des interviews d’anciens amis[27]. Y a-t-il parmi ces documents des notes détaillées relatives au cas Maria ? On aimerait en savoir plus d’autant qu’elle avait perdu de vue son témoin principal au moment de la rédaction de son livre. Le point est important pour évaluer la qualité de son témoignage. On ne manque pas d’être étonné par exemple par le peu de détails qui émaillent son premier compte rendu écrit et par les contradictions relevées par la contre-enquête.

Le livre précise que Maria était d’une constitution plutôt vigoureuse et d’un âge moyen à l’époque des faits, qu’elle avait eu à travailler dur toute sa vie. Il ajoute qu’elle avait des difficultés à communiquer en anglais. Kimberley Clark précise qu’elle se débrouillait avec elle en utilisant une sorte de langage pidgin où anglais et espagnol se mélangeaient allègrement. Nous savons qu’il est déjà difficile pour une personne ayant connu une NDE de traduire correctement son expérience, que dire alors dans un tel cas où la langue ajoute à la difficulté ? Toujours est-il qu’au bout de 3 jours, elles étaient devenues pratiquement des amies.

C’est au matin du quatrième jour de son hospitalisation au CCU que Maria connut la crise cardiaque qui fut à l’origine de sa NDE. Kimberley Clark a assisté, précise-t-elle, à l’opération de réanimation qui fut vite menée à bien. Elle s’en retourna ensuite s’occuper de ses autres patients, avant que Maria ne soit de nouveau consciente. Elle ne la retrouva que plusieurs heures après, vers 17 h, à la demande de l’infirmière de garde qui la jugeait très agitée et s’inquiétait des conséquences éventuelles de cet état. Kimberley Clark la découvrit en proie à une anxiété notable. Une fois calmée, Maria lui confia son expérience.

Le récit de la NDE s’étoffe cette fois de détails supplémentaires. Maria aurait décrit avec exactitude tant les personnes qui étaient intervenues auprès d’elle durant sa réanimation, leurs positions, leurs actes, leurs paroles que les instruments mis en œuvre. Cette précision du témoignage est d’ailleurs plus clairement revendiquée dans le livre que dans l’article initial de Kimberley Clark. Où celle-ci se trouvait-elle exactement pendant l’opération de réanimation ? Pouvait-elle suivre de très près ce que faisaient ou disaient la douzaine de personnes qu’elle a vu affairées autour de Maria ? A-t-elle, pour son enquête, recoupé son souvenir de la réanimation avec celui des autres intervenants ou sa validation des propos de Maria se fonde-t-elle uniquement sur sa propre appréciation ? D’un autre côté, ne peut-on songer que Maria ait eu en différentes occasions de sa vie (TV, romans, magazines, etc.) l’occasion d’avoir un aperçu sur les techniques de réanimation ? Durant les trois jours de son hospitalisation, n’a-t-elle pu se familiariser avec les routines d’urgence, le personnel, certains des appareils ? Sa mémoire visuelle a pu intégrer à son insu un certain nombre d’éléments qui ont pu être sollicités à nouveau lors de son état d’inconscience. L’alarme avait retenti pour signaler un arrêt du cœur. Peut-on pour autant affirmer que l’activité cérébrale était alors nulle ?

Le récit que fit ensuite Maria de sa sortie hors des murs de la chambre serait lui aussi tout à fait aussi époustouflant. Maria aurait décrit avec exactitude l’extérieur de l’hôpital au niveau de l’entrée des urgences, en citant la voie d’accès à sens unique pour les véhicules et la portion de celle-ci faisant une courbe au niveau de l’entrée. Elle aurait aussi décrit les portes automatiques ouvrant vers l’intérieur[28]. Sa chambre se trouvait juste au-dessus de l’entrée des urgences[29] mais un grand auvent empêchait toute vision directe en contrebas. 


L'entrée des urgences du

            L'entrée des urgences du Harborview Medical Center de Seattle en 1994.
 

Maria était appareillée sur son lit et celui-ci ne devait pas être collé contre la vitre de la fenêtre. Y a-t-il pour autant matière à s’extasier ? Les caractéristiques évoquées sont-elles si spécifiques à un hôpital donné ? Nous ne savons même pas dans quelles conditions précises Maria a été conduite à l’hôpital suite à sa première crise cardiaque. Certes, il faisait nuit mais était-elle inconsciente à son arrivée au Harborview Medical Center ? Kimberley Clark n’en sait rien. Les abords de l’entrée des urgences sont largement éclairés la nuit et il n’aurait pas fallu beaucoup de temps pour percevoir quelques éléments de l’environnement, même sans une grande attention. Même si un large auvent interdisait à Maria une vue plongeante sur la zone, il n’en demeure pas moins qu’elle a perçu pendant trois jours les échos du trafic en contrebas, la nuit avec les réflets des lumières des ambulances en plus. Nos sens enregistrent beaucoup plus de choses que nous n’en avons conscience. 

Le point fondamental du dossier, celui qui en fit sa célébrité, reste néanmoins cette fameuse chaussure. Kimberley Clark précise l’avoir retrouvée sur la corniche de la fenêtre d’une chambre de patients, au deuxième étage, dans la partie ouest de l’aile nord, l’aile où se trouvait également la chambre de Maria. Le point de discordance majeur mis en évidence par les enquêteurs tient au fait que Kimberley Clark a toujours soutenu qu’il était tout à fait impossible d’apercevoir la chaussure aussi bien de l’extérieur au niveau du sol que de l’intérieur d’une pièce, à moins de venir coller son nez tout contre la vitre. Une affirmation qui pourrait tenir du détail si elle ne venait précisément étayer solidement la preuve qu’on n’avait pu la voir qu’en étant dans l’étrange situation aérienne de Maria. L’information est très clairement exprimée dans le livre de Kimberley Clark. Quand elle était à l’extérieur, elle avait fait le tour du bâtiment et n’avait absolument rien pu voir sur aucune des corniches.

Ebbern et Mulligan ont voulu vérifier cette affirmation. Ils ont placé une chaussure de sport exactement à l’endroit indiqué par Kimberley Clark et ont été particulièrement surpris de constater qu’elle était facilement visible et identifiable depuis le niveau du sol. Ajoutons à cela que les deux enquêteurs disposaient en 1994 d’un point de vue moins bon du fait d’une nouvelle construction aujourd’hui située en-dessous de cette fenêtre, ce qui les avait obligé à se placer à une distance plus grande qu'à l'époque des faits.

L'expérience de la chaussure en 1994, replacée à l'endroit décrit par Maria

Détail de la chaussure lors de l'expérience de 1994
L'expérience de la chaussure réalisée en 1994 lors de la contre-enquête. La chaussure-cobaye a été placée à l'endroit qui avait décrit par Maria. A l'époque des faits, il était possible d'approcher davantage du bâtiment. Gros plan sur la chaussure. Placée ainsi sur la corniche, elle est tout à fait visible de l'extérieur, contrairement aux affirmations de Kimberley Clark.

La zone aujourd’hui inaccessible a remplacé une aire de parking et une zone récréative pour les malades. Nul doute qu’une chaussure placée dans cette position incongrue n’aurait pas manqué d’être aperçue par nombre de personnes[30]. Comment ne pas songer alors qu’elle ait pu faire l’objet de commentaires amusés ? Comment éliminer la possibilité que durant ses trois jours d’hospitalisation Maria ait pu saisir des bribes de conversations parmi les nombreux docteurs, infirmières, malades, visiteurs qui avaient pu être les témoins d’un spectacle si insolite ? Les chercheurs qui travaillent sur la mémoire savent très bien qu’une personne peut enregistrer à son insu des bouts de conversations en dehors d’une attention vraiment focalisée et s’en souvenir ultérieurement, y compris d’une manière visuelle, tout en étant persuadé ne jamais les avoir entendus[31].  Il s’agit là de simples hypothèses mais outre leur validité potentielle, elles ont l’avantage de ne point faire appel à une explication paranormale.

Mais revenons au compte rendu de Kimberley Clark. Il est clairement indiqué, sans aucune ambiguité là aussi, qu’il était impossible d’apercevoir la chaussure de l’intérieur de la pièce, à moins de venir coller son nez à la vitre. Ebbern et Mulligan ont vérifié cette autre affirmation. Là aussi, leur reconstitution dément catégoriquement les propos de Kimberley Clark. La chaussure est visible en différents points de la pièce. Il suffit de pénétrer de quelques pas à l’intérieur de celle-ci pour parfaitement distinguer la chaussure. On peut même l’apercevoir sans difficulté en étant couché sur un lit ! Les possibilités d’observation et par là même de conversations n’ont donc pas manqué.

Restent les détails se rapportant à la description de la chaussure. Selon Kimberley Clark, certains d’entre eux, comme la partie usagée au niveau du petit orteil et la position de l’extrémité du lacet sous le talon, ne pouvaient se voir depuis l’intérieur, ces éléments étant situés à l’opposé du point d’observation. Déception là aussi ! En se plaquant contre la vitre, ce qui serait venu à l’idée d’une personne ayant aperçu la chaussure en entrant dans la pièce, l’angle de vue est tel qu’il aurait permis sans difficulté de percevoir ces détails. Pourquoi une telle distorsion de la réalité dans le compte rendu de Kimberley Clark ?

Au vu de la durée écoulée depuis les faits et l’absence de toute note ou enregistrement d’époque pouvant être produits, des lecteurs pourraient évoquer la possibilité d’une altération des souvenirs, d’un ajout postérieur de détails dans le récit de Maria. Comment être sûr par exemple que le récit de Maria ne comportait pas d’éléments erronés quant à la description de la chaussure ? Des éléments qui, au cours du temps, auraient été quelque peu oubliés par Kimberley Clark pour qui cet événement avait pris de plus un caractère affectif très personnel[32]. Dans son livre, elle explique comment au moment même de la découverte de la chaussure, sa mémoire livra tout à coup le souvenir précis et vivant d’un événement marquant pour elle et qu’elle semblait avoir complètement refoulé : sa propre NDE[33] ! Nous en reparlerons plus loin.

Les lecteurs pourraient mettre en doute l’existence même de la chaussure. Même si cela ne pouvait tenir lieu de preuve, on s’attendrait à ce que Kimberley Clark puisse présenter cette fameuse chaussure. Elle a revêtu pour elle une importance tellement symbolique. Cela est clairement exprimé dans son livre. Cette chaussure était la Preuve, l’élément tangible qui validait l’expérience de Maria et par réaction en chaîne la sienne propre[34]. Ebbern et Mulligan savaient que Kimberley Clark l’avait récupérée. Maria, après l’avoir exposée dans sa chambre comme un trophée, la lui avait confiée quelques jours plus tard, avant de quitter l’hôpital. Par curiosité, ils lui ont demandé s’ils pouvaient la voir. Il leur fut répondu qu’elle devait être quelque part, peut-être dans son garage[35] mais qu’il lui était difficile de la chercher. Les deux enquêteurs furent un peu surpris du traitement réservé à l’objet-culte mais n’insistèrent pas.

J’ai tenté d’en savoir un peu plus. Le docteur Beyerstein et Sean Mulligan me signalaient ne pas avoir envoyé de copie de leur article à Kimberley Clark[36]. Ils n’avaient jamais eu de réaction de sa part. Or, je tenais à avoir l’avis de la principale intéressée.

Il se trouve qu’on peut la joindre via le site de Seattle IANDS où son adresse e-mail est plusieurs fois citée pour les contacts avec l’association. Dans mon e-mail, après m’être présenté et lui avoir indiqué que je travaillais à l’étude du cas Maria, je lui demandais simplement si elle avait pris connaissance de l’article du Skeptical Inquirer. Dans l’affirmative, je lui disais souhaiter connaître sa réaction afin d’avoir une vision complète du dossier en lui permettant de répondre aux critiques formulées. J’ai pu enfin établir le contact et Kimberley Clark finit par me préciser qu’elle ne connaissait l’existence de l’article du Skeptical Inquirer que depuis peu. Elle le juge plutôt durement tout comme le journal qu’elle assimile à un tabloïd (sic). Elle ajoute qu’elle est à même de le critiquer point par point.

Cette critique de la critique tant attendue sera, je l’espère, la pièce inédite de la seconde partie de mon article. Celui-ci se proposera par la même occasion de faire un peu plus ample connaissance avec Kimberley Clark au travers de son ouvrage que les auteurs de l’article du Skeptical Inquirer n’ont pu exploiter, leur article ayant été ficelé avant sa publication. Comme on le verra, cette source d’informations a son intérêt et le lecteur découvrira que le mystère est loin de s’être cantonné au cas de la chaussure de Maria.

 

Je tenais à remercier pour leur assistance ou leur collaboration le profeseur Beyerstein et Mr Sean Mulligan, ainsi que le CSICOP[37] pour son aimable autorisation d’utiliser les photographies provenant de l’article du Skeptical Inquirer. Un grand merci également aux docteurs Leonard Hudson et Leonard Cobb pour leurs réponses à mes courriers. Et bien sûr un remerciement tout particulier à Mrs Kimberley Clark pour nos premiers échanges de courriers.

Denis BIETTE
Laboratoire de Zététique
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[1] NDE (Near Death Experience) a son équivalent en français : EMI (Expérience de Mort Imminente).

[2] Aujourd’hui : http://homme.reseau.online.fr/

[3] Emmanuel-Juste Duits est le secrétaire du CENCES (Centre d’Etude National et de Communication sur des Enigmes Scientifiques), association loi 1901, présidée par Eric Raulet. Il est co-directeur avec ce dernier, de la publication des actes du Symposium Mythes et paranormal : faut-il parler de mythes ? organisé à Paris les 18 et 19 novembre 2000, ouvrage paru en 2002 aux éditions Dervy sous le titre Paranormal entre mythes et réalités.

[4] Cet éditorial est consultable à l’adresse suivante : http://homme.reseau.online.fr/utopie2.htm.

[5] Sans doute faut-il entendre par là les tenants de l’hypothèse de la survie d’une conscience après la mort. Les sceptiques, de leur côté, ne doutent pas de l’existence de témoignages de NDE mais de l’interprétation qui en est proposée. Ils entendent aussi garder un recul critique sur tout témoignage tant la fiabilité humaine en la matière peut se révéler sujette à caution.

[6] Cas cité dans son ouvrage Souvenirs de la mort, Laffont 1983, pp. 49-52, 104-112 et 139-145.

[7] La mort transfigurée. Recherches sur les expériences vécues aux approches de la mort (NDE), Evelyne-Sarah Mercier (dir.), Belfond-L'Age du Verseau, 1992. Le cas cité se rapporte aux pages 154-156.

[8] Une expérience transpersonnelle par excellence. Contribution permanente de la NDE au mouvement transpersonnel, in La mort transfigurée, pp.339-351.

[9] Voir note 6.

[10] « Il existe pourtant des preuves, mais cela reste rare dans le cadre de la recherche sur la NDE. Prenons par exemple le cas de Maria... »

[11]  Kimberley Clark, Clinical intervention with near-death experiences in The near-death experience. problems, prospects, perspectives, Bruce Greyson et Charles P. Flynn (dir.), Charles C. Thomas Publisher, 1984, pp. 242-255. Le cas Maria est développé aux pages 242-244.

[12] Maria appartenait à la communauté hispanique.

[13] Cette allusion bien marquée à un scepticisme initial renforce, qu’on le veuille ou non, la crédibilité de notre enquêtrice face à un lecteur peu exigeant.

[14] Le third floor mentionné dans le texte correspond à notre deuxième étage. Aux Etats-Unis, le rez-de-chaussée est le first floor.

[15] Pour beaucoup de personnes ayant vécu une NDE, cette expérience leur apparaît de façon indiscutable comme la preuve de leur survie au-delà de la mort. On comprend donc aisément que leur existence s’en trouve complètement bouleversée.

[16] Seattle IANDS, PO Box 84333, Seattle, WA 98124.

Site Internet : http://www.seattleiands.org/index.html

[17] Kimberley Clark en a recueilli pour sa part plus d’un millier.

[18] Susan Blackmore, Dying to live : near death experiences, Prometheus Books, 1993. Voir pour le cas Maria les pages 127-128.

[19] Kimberley Clark Sharp, After the light. What I discovered on the other side of life that can change your world, William Morrow and Company Inc, New York, 1995. Kimberley Clark, s’est mariée en juillet 1986. Sharp est le nom de famille de son époux.

[20] After the light, p. 15.

[21] Medical Intensive Care Unit (Unité Médicale de Soins Intensifs).

[22] Courrier électronique à l’auteur.

[23] Courriers électroniques à l’auteur.

[24] Après sa sortie de l’hôpital, Maria choisit de s’installer à Seattle pour son suivi médical. Grâce au service de cardiologie du Harborview Medical Center, Kimberley Clark et elle restèrent en contact pendant quelques années avant de se perdre de vue (After the light, p. 16 et 238). Kimberley Clark avoue avoir oublié le nom de famille de Maria, ce qui lui inspire cette réflexion : « Qui pouvait savoir qu’un jour il serait important qu’elle témoigne elle-même de son expérience ? » Regrettable oubli en vérité.

[25] La ville même de Yakima se trouve à environ 230 km au sud-est de Seattle.

[26] Précisons tout de même qu’il ne s’agissait pas là de sa première mention du cas.. C’est en 1979 qu’elle en a parlé pour la première fois en public dans un talk show d’une TV locale (After the light, p.78-80). Des collègues infirmières qui assistaient à l’émission l’auraient incitée à témoigner enfin au grand jour. On aimerait savoir exactement comment a été contée l’histoire, avec quel luxe de détails en particulier.

[27] After the light, p. 235.

[28] On voit mal des portes automatiques s’ouvrant vers l’extérieur au service des urgences !

[29] La chambre de Maria était située dans l’aile Nord de l’hôpital, selon la précision donnée par Kimberley Clark dans son livre. Il est dommage que les deux enquêteurs n’aient pas publié un plan de situation pour une vue d’ensemble des lieux.

[30] La chaussure replacée par Ebbern et Mulligan avait d’ailleurs été enlevée lorsqu’ils revinrent sur les lieux une semaine après, ce qui prouve bien qu’elle était visible aisément même pour des personnes n’étant pas spécifiquement à sa recherche.

[31] Le phénomène est connu sous le nom de cryptomnésie.

[32] Selon les spécialistes de la mémoire, une personne impliquée personnellement, affectivement, dans un événement, a tendance à opérer inconsciemment un tri parmi les souvenirs pour ne retenir et embellir que ceux qui confirment ses convictions ou ses croyances.

[33] Elle évoque alors le souvenir d’une lumière, d’une présence perçue lors de cette NDE qui lui aurait délivré ce message sibyllin : « You will forget everything except as it will be manifest. » (Tu oublieras tout jusqu’à ce que cela soit manifeste) (After the light, p. 13). Kimberley Clark avait d’ailleurs cherché dans le dictionnaire la signification de cet énigmatique manifest : évident, clair, apparent.

[34] « It validated Maria and it validated me. » (After the light, p. 13). Kimberley Clark souligne clairement dans son livre que la découverte de cette chaussure fut pour elle la révélation de sa future vocation : elle consacrerait désormais son temps à rechercher et à parler à d’autres expérienceurs de NDE, pour qu’ils ne se croient plus seuls, pour qu’ils appréhendent leur expérience comme bien réelle « aussi réelle que cette chaussure sur une corniche d’un hôpital au milieu d’une ville à l’ombre des montagnes » (After the light, p.14)

[35] Dans son livre, Kimberley Clark met cela sur le compte de l’un de ses déménagements (After the light, p. 238). La chaussure est, précise-t-elle, aussi peu accessible dans ce garage que ne l’était l’Arche d’Alliance une fois rangée dans l’immense hangar que l’on voit à la fin du film « Les Aventuriers de l’Arche perdue ». Espérons qu’une campagne archéologique soit tout de même entreprise un jour.

[36] Sean Mulligan travaille aujourd’hui au Département de Neurosciences de l’Université de Calgary, au Canada. Malgré mes efforts, je n’ai pas réussi à retrouver la trace du troisième co-auteur de l’article, Hayden Ebbern. Il serait aujourd’hui quelque part au Canada, en Colombie britannique et travaillerait dans l’industrie du ski (communication du Dr Beyerstein).

[37] CSICOP : Committee for the Scientific Investigation of Claims of the Paranormal.