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J. Theodor, Laboratoire de
Zététique, 2002
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La
validité
scientifique de l'homéopathie en question :
Quelques
réflexions
critiques
Dr.
Jacques THEODOR
Ancien
chercheur du CNRS
(Immunologie
comparée)
English
summary :
SCIENTIFIC
VALIDITY OF HOMEOPATHY
QUESTIONED : SOME CRITICAL REFLECTIONS
The three main
pillars of this
therapy are a) the principle of similitude, b) the principle of high
dilutions,
and c) the principle of the individuality of treatment. The principle
of
similitude is contrary to that of scientific medicine. But the main
controversy, developed in the present paper, concerns the very high
dilutions
used by homeopaths ; such as the current 9 CH dilution where one drop
of any
medicine is diluted in a billion billion times its volume ; thus making
the medicine
impossible a) to be identified, b) to be quantified, c) to be
recognized by any
target cell, d) to be distinguished from any
“parasitic” chemical
(the signal is covered by the noise), and e) to show any efficiency in
the
process of curing the disease.
Nevertheless,
homeopathy is popular
almost worldwide. It presents no danger per se. But the danger comes
from its
exclusive use vs the use of efficient therapies in the case of serious
diseases
(cancer, AIDS, gout, diabetes, etc).
***
Introduction
De
même que l’acupuncture,
l’homéopathie est le sujet
d’âpres discussions et controverses. La
bipolarisation des points
de vue (très favorable ou, à l’inverse,
opposé de
manière tranchée) ne peut concourir à
éclairer le
paysage. Aussi convient-il, d’examiner, à
l’aide des
critères d’évaluation offerts par la
seule méthode
scientifique, si cette thérapeutique fait partie du savoir
médical; également de tenter de voir si ses
avantages (tous
domaines -médical, économique,
éthique, juridique-
confondus) l’emportent sur ses inconvénients.
***
Premier principe
L'homéopathie
est une thérapie régie par le principe,
coulé en force de
dogme, de la “similitude”; règle selon
laquelle les
semblables guérissent les semblables. Ce principe
fondamental et
fondateur est "qu'une substance médicamenteuse ne peut
guérir une maladie que si elle est capable de produire chez
le sujet
sain le même ensemble de symptômes que celui
présenté
par le malade".
Cette
théorie de la "similitude" constitue le premier et le plus
important pilier de 1'homéopathie, une médecine
à part
entière (diagnostic et traitement, y compris la
pharmacopée),
créée en 1796 par un médecin allemand,
Samuel Hahnemann
(1755-1843).
Cette
thérapie est extrêmement populaire en France,
Italie,
Belgique, Israël,
Grande-Bretagne,
et dans d’autres pays et cette popularité
s’étend
encore. Il y aurait cent mille médecins
homéopathes en Inde. Il
s’agit donc d’un fait social majeur que
l’on ne peut donc
ignorer.
***
Deuxième principe
Son
deuxième principe est celui de la dilution
infinitésimale,
indissociable de la dynamisation par succussion (l'action de secouer le
flacon
de dilution) qui l'accompagne. La genèse de sa
création et ses
caractéristiques sont les suivantes : Hahnemann a
constaté que
certaines substances de sa liste de médicaments
étaient
très toxiques. Il a donc décidé d'en
diluer les solutions.
Comme il tombait sous le sens qu'une dilution, même
modérée
selon les standards homéopathiques (par exemple, au
milliardième), perdait tout ou partie de son
activité biologique,
il a conclu -on ne sait d’où, ni comment, ni
pourquoi- que de
secouer fortement plusieurs fois le flacon de dilution pourrait
"dynamiser" le médicament et dès lors restituer
le
pouvoir curatif de cette substance comme si elle n’avait pas
été diluée. Eventuellement ce pouvoir
pourrait même
s’en trouver accru. est, Dans le système
homéopathique, la
dynamisation est indissociable de la dilution.
***
Troisième principe
Son
troisième principe est celui de l'individualisation du
traitement. On ne
traite pas la grippe de Pierre et celle de Jean, mais on traite Pierre
et Jean,
grippés. Grâce à l’analyse
subtile des
différences entre les symptômes particuliers
à
l’individu, le médicament sera adapté
à la
personnalité du patient. De plus l'homéopathie a
créé des “types sensibles”.
Ces types permettent
d'identifier des sujets qui développent pour un
même produit plus
de symptômes (que les homéopathes
dénomment
pathogénésiques) que les autres. Par ailleurs ce
sont aussi des
sujets qui, thérapeutiquement, sont plus souvent
justiciables d'une
même substance ou d'un même groupe chimique; ce qui
vient à
dire qu’il seront plus facilement guéris, toutes
maladies
confondues, par un certain médicament. C’est
pourquoi on
étiquettera un patient du nom de son médicament favorable. Un tel est
Hamamelis; une
telle est Pulsatilla.
***
Analyse de la similitude
Absolument
rien en médecine scientifique ne suggère que le
principe de
similitude soit fondé ; d’ailleurs la
médecine classique,
scientifique, fonctionne selon un principe radicalement contraire. Les
homéopathes soutiennent qque des analogies avec
l’immunisation par
vaccination ont pu ou pourraient être invoquées.
La vaccination
donne la maladie, atténuée. Par contre, le
médicament
homéopathique ne provoque(rait), chez
l’être sain, que les
symptômes; ce qui n`est pas du tout la même chose.
En outre, les
substances (protéines, glycoprotéines,...)
possédant des
propriétés antigéniques ont un poids
moléculaire
relativement élevé ; ce qui n’est pas
lc cas de nombreux
médicaments homéopathiques.
Ces antigènes peuvent être.de petites
molécules,
voire des éléments (or, nickel), mais alors
accrochés
à de grosses molécules En outre la liste des
symptômes dits
pathogénésiques a été
établie il y a plus de
cent cinquante ans. Elle a peu évolué et ce sans
s’appuyer
sur la méthode scientifique.
Un
exemple qui pourrait paraître quelque peu caricatural, mais
qui se situe
dans le droit fil de la théorie homéopathique,
serait celui du
rhume, qui, comme chacun le sait, se particularise par la larme
à
l’œil et par le nez qui coule et donc le besoin de
se moucher. Or
l’oignon provoque exactement
ces mêmes symptômes chez l’homme sain. On
peut dès
lors très logiquement en conclure que
l’oignon-médicament
est le traitement homéopathique de choix du rhume banal. Autre exemple : en vertu
de ce
même principe, la "Turista" devrait se soigner par la
limonade
purgative à dose infinitésimale.
Parler
d’une dose homéopathique signifie dans le langage
courant
qu’il y a très peu de quelque chose. Ceci est le
reflet du fait
qu’un médicament homéopathique ne
contient
qu’extrêmement peu ou rien de la substance active
même si
celle-ci est “dynamisée”.
***
La préparation des dilutions
*
Voyons comment elles s’effectuent. On prépare 9,
15 ou 30 tubes
selon le degré de dilution que l’on
désire atteindre. On
met 99 gouttes d’eau pure dans chacun de ces 9, 15 ou 30
tubes. Une seule
goutte du médicament en solution est ensuite
déposée dans
les 99 gouttes d’eau du tube n° 1. Cette dilution est
dynamisée en frappant ce tube plusieurs fois sur un bloc de
cuir. On
obtient dès lors une dilution dite à 1CH -ce qui
signifie
première centésimale Hahnemanienne- soit une
dilution au
centième, soit encore une goutte de médicament
pour 5 millilitres
de solution.
*
Poursuivons. Une goutte de cette dilution à 1CH (au
1/100ème) est
déposée dans les 99 gouttes d’eau du
tube n° 2; et le
tube est secoué. La dilution est alors à 2CH,
soit au
1/10.000ème; donc toujours la goutte d’origine
mais pour un volume
équivalent à 500 ml d’eau (un demi
litre).
*
Poursuivons encore. Le troisième tube, le 3CH,
reçoit une goutte
du tube 2CH. Cette troisième dilution est dès
lors au
1.000.000ème, soit l’équivalent de
“la” goutte
d’origine dans 500 ml x 100, soit 50 litres.
*
A 4 CH, on aura une goutte pour 5.000 litres d’eau ou 5 m3.
Notez bien
qu’à chaque dilution le facteur de dilution
n’est pas de
deux ou de dix, mais de cent.
*A
5 CH, nous aurons toujours “la” goutte,
diluée dans 500.000
litres ou 500 m3 d’eau, soit une goutte du
médicament
d’origine pour une fort belle piscine d’eau de 20 m
par 10 m par
2,5 m. Dans le système homéopathique
où l’on utilise
jusqu’à des 30CH, la dilution de 5CH est
considérée comme
faible.
*
A 9 CH nous serons à 18 zéros soit toujours
“la”
même goutte dans 50 milliards de mètres cubes
d’eau, soit un
lac de 50 km par 10 km (500 km2) par 100 m de profondeur (à
comparer aux
“mensurations” du Lac Léman, qui a une
superficie de 582
km2, par 152,70 m de profondeur moyenne).
Notez
que 9 CH n’a rien d’extravagant.
C’est la posologie conseillée pour 52
% des
médicaments d’une pharmacie
homéopathique familiale normale
et pour 48,6 % des médicaments
préconisés par le Dr
Goudard dans son livre “Homéopathie pour vos
enfants”.
Le
sens commun le plus élémentaire impose,
qu'à ces
dilutions, c’est-à-dire une goutte
diluée dans un lac, le
médicament ne peut plus avoir le moindre effet sur la
biologie
d’un individu.
*
A 15 CH, la goutte sera diluée dans un volume
équivalent à
50 fois celui de la terre.
*
Mais ce n’est pas fini.
A
30CH on aura -encore et toujours- la même goutte
d’origine,
diluée dans une quantité d’eau
équivalente à
50.000 milliards de milliards de milliards de fois le volume de la
terre.
Néanmoins 30CH est la posologie recommandée pour
17 des traitements
homéopathiques des affections des enfants. Et sur 20
médicaments
pris au hasard dans un autre des nombreux ouvrages de pharmacologie
homéopathique, dix d’entre eux sont prescrits
à 30CH.
Soulignons en passant que les auteurs divergent
considérablement quant
à la posologie de certains médicaments.
Seul
un esprit irréversiblement acquis au dogme
homéopathique refusera
d’admettre que l’influence d’une goutte
diluée dans de
telles quantités d’eau, sur un système
biologique
quelconque, ne peut être que rigoureusement nulle. Ceci ne
souffre pas la
moindre contestation.
***Analyse
des autres paramétres
*La
dynamisation.
Le
maintien d'un effet biologique (ici, exclusivement curatif) par la
dynamisation
n'a aucun fondement scientifique et aucune expérience
sérieuse
n'a jamais démontré qu'il en était
autrement. Cela
conduirait en effet à soutenir que, manquant de sel dans la
cuisine, je
pourrais reconstituer un litre d’une eau
hypersalée au
départ d’une seule goutte d’eau de mer
en diluant cette
goutte et en en secouant les dilutions successives.
Autre exemple : manquant d'aspirine, je retrouve au fond
du
tube un petit éclat (une tête
d'épingle) tombé d'un
comprimé. Je
le dissous, le
dilue, le secoue, le dilue, le secoue, et cela plusieurs fois. Je dynamise ainsi ma
dilution
d'aspirine dont le pouvoir curatif va devenir très important. Testez-le.
*
La mémoire de l’eau et l’information
électromagnétique
L'existence
de la fameuse mémoire de l’eau ou de la non moins
fameuse
"information électromagnétique",
suggérée
par le groupe de Jacques Benveniste comme résultante de la
dynamisation,
n'a jamais pu être établie dans des laboratoires
non acquis
politiquement ou financièrement à la cause
homéopathique.
De surcroit le groupe Benveniste n’a jamais pu fournir le
moindre
schéma explicatif, assise théorique, ou
expérience
cruciale, permettant de penser que “la
mémoire” ou
“l’information
électromagnétique”
n’étaient pas que des mots.
Jusqu’à présent
ils ne sont que cela.
*
La mémoire du sucre
Même
si l'on admettait que la solution diluée et
secouée a pu
mémoriser la composition-configuration-conformation de la
molécule du médicament homéopathique,
il n'a jamais pu
être expliqué par quel nouveau miracle
physico-chimique cette
information mémorisée par l'eau pourrait
être transmise au
sucre des granules du médicament.
*
Les éléments cellulaires, récepteurs
de la mémoire
de l'eau (?) ou du sucre (!)
Les
cellules humaines sont suceptibles d’être
influencées, parmi
d’autres, par diverses molécules
“baladeuses” dans
l’organisme, notamment par le biais des voies sanguines et
lymphatiques. Il
peut s’agir
de substances intervenant dans les métabolismes les plus
banalement
normaux. Il peut s’agir de substances endogènes
amies, ou à
l’inverse de molécules exogènes
toxiques; il peut encore
s’agir de médicaments. Ceci n’est pas
limitatif. Ces
substances agissent sur les cellules par le biais de
récepteurs.
Une
comparaison suggestive du mécanisme impliqué
serait celui d'un
tableau de commande de mises en marche de divers appareils (moteur, vanne,
ordinateur, pompe,
mélangeur, etc) ayant chacun une fonction
particulière. Toutes
ces fonctions seraient celles de la cellule.
A chaque fonction correspond une clé de contact
spécifique. La molécule du médicament
(ou d'une autre
substance) est la clé qui ne va être
acceptée et comprise
que par "le" contact (le récepteur) unique,
spécifique.
Celui-ci va mettre en marche une fonction précise; par
exemple la
synthèse d'une protéine ou à l'inverse
l'inhibition de
cette synthèse.
Or
ici nous avons un Nième miracle. Les cellules qui sont
normalement
organisées (par leur structure) pour comprendre (c'est leur fonction) grace
à la forme
des molécules, à quelles d'entre elles, amie ou
ennemie, elles
ont affaire, verraient leurs activités (également
leur fonction)
mises en route par une mémoire (sous quelle forme ?) ou bien
encore une
information électromagnétique. Choses que ces
cellules ne
connaissent et ne reconnaissent pas. En termes simples on ne voit pas
comment
une cellule pourrait comprendre une information non
moléculaire.
Pas
de clé reconnaissable : pas de contact. Pas de contact: pas
de mise en
route du moteur, de la pompe, de la vanne.
*
Identification et quantification du médicament
homéopathique
Puisqu'il
n'y a plus de molécule, le médicament ne peut
plus être ni
quantifié, ni même identifié;
même s'il est
prétendument très actif. Ceci n'est pas le seul,
ni le moindre
paradoxe.
*
L'eau ne conserverait que la
mémoire des effets bénéfiques
Grâce
à la dynamisation, ceux des médicaments
homéopathiques qui
sont très toxiques (strychnine, cyanure de potassium,...)
conserveraient
et augmenteraient même un pouvoir, mais uniquement curatif,
sans que
subsiste aucun effet normalement nocif; alors que,
répétons-le,
la composition déterminant une configuration,
elle-même entrainant
la conformation chimique d'une molécule sont responsable de
l'un et de
l'autre de ces deux effets. Aucune explication n'est donnée
pour ces
deux miracles de l'eau, c'est-à-dire sa
"mémoire",
consolidée par sa "bienveillance".
*
Le bruit produit par l'eau de dilution est supérieur au
signal du
médicament
Même
dans l'eau pure, vendue commercialement (exemple : L' eau pour Analyses
de la
firme Merck) subsistent des traces incontournables d'une quarantaine de
produits chimiques -éléments et
composés- qui se trouvent
être eux-mêmes des
médicaments repris dans le catalogue d'une des firmes
"homéo-pharmaceutiques" françaises (Dolisos). Il
s'ensuit qu'à chacune des dilutions
répétées du
médicament (le signal) s'ajoutent des traces de certains de
ces quarante
médicaments eux mêmes dynamisés (le
bruit). Si la
théorie de dynamisation par succussion avait le moindre
fondement
objectif, le message-signal pharmacologique en deviendrait
complètement
brouillé et donc totalement illisible.
***
L'équation socio-médicale
*
Tous les sondages le démontrent avec des variantes:
l'homéopathie
est très prisée dans la population
française
(également en Belgique, Inde, Israël,
Grande-Bretagne,...). Les
arguments présentés par le clan
homéopathique ne manquent
pas. En voici :
*
C'est une "médecine par les plantes", donc douce, ce qui
incidemment est faux mais qui la rend populaire chez les personnes
sensibles
à l’écologisme. Ce serait, parmi
d’autres, oublier
les cent personnes qui se sont retrouvées invalides
à vie, suite
à la consommation de plantes chinoises amaigrissantes
La
liste de 1163 souches (Catalogue Dolisos) comprend, il est vrai, de nombreuses plantes,
mais
également des minéraux, des animaux (tout ou
partie), des bactéries,
87 acides, 32 éléments, 78
dénominations de
dérivés du sodium, et 49 du potassium, etc. On y
trouve
également l’eau de mer, le ver de terre,
l’arsenic, un choix
de deux espèces de cafards, la punaise des lits, la
cocaïne, le
café, le melon, la truffe et le sucre (ce dernier repris
comme placebo).
*
Cette thérapeutique est, en soi,
inoffensive. Ce qui est exact avec trois restrictions: deux majeures a)
l'homéopathie peut être néfaste par
omission; en effet,
soigner un cancer, un diabète, le sida ou une goutte
exclusivement par
homéopathie est une démarche suicidaire et b) la
tentation de
pratiquer l'automédication abusive est grande; et une
mineure c) tout
traitement peut comporter un effet placebo (psychosomatiquement
positif) mais
éventuellement un effet nocebo (psychosomatiquement
négatif).
L'homéopathie n'y échappe pas à ceci
près que le
traitement homéopathique est en
général demandé
spontanément par le patient.
*
Les adeptes et les tenants de l'homéopathie excluent que
celle-ci agisse
uniquement par effet placebo. Ceci est parfaitement pertinent. Le sort de très
nombreuses
affections se règle par autoguérison; donc sans aucun traitement, homéopathique
ou autre.
L’espèce humaine aurait disparu il y a longtemps
si tel
n’avait pas été le cas.
*
Les homéopathes citent des études en laboratoire,
de même
que cliniques, favorables à l'homéopathie. Les
méta-analyses de ces
résultats sont totalement négatives. Les
expériences,
reproduites dans des laboratoires non sympathisants, ou
financées par des
organismes neutres, sont négatives.
Et les études cliniques pèchent le
plus
souvent par le trop petit
nombre
de cas étudiés.
*
Tout médicament est soumis à l'autorisation de
mise sur le
marché (A.M.M.), après en
général x centaines de
millions d'euros ou de dollars dépensées en 5
à 10 ans de
tests d'efficacité et d'inocuité, ce
grâce à des
expériences in vitro, puis sur des petits
mammifères, etc,
ensuite sur des humains.
Par
contre la pharmacopée homéopathique n'a pas
à subir ces
tests d'efficacité ! Ce
qui
démontre sans contestation possible que les
autorités
(françaises et étrangères)
à l'origine de cette
décision sont pleinement conscientes de
l'inefficacité et
dès lors de la non-toxicité des
médicaments
homéopathiques hautement dilués.
*
En dehors de l’effet placebo et
de l’auto-guérison, le champ de la recherche en
thérapeutique homéopathique est fermé,
du fait que cette
pratique n'a ni assise expérimentale, ni fondement
théorique le
moins du monde validés. La recherche poursuivie par les
homéopathes
ne tourne qu'en rond.
***
En résumé.
Bien
que l'homéopathie ait la faveur d'une grande partie du
public, l'assise
de ses ambitions n'a, en plus de 200 ans, aucunemenf satisfait les
exigences
scientifiques les plus élémentaires du savoir
médical.
***
Et maintenant que choisir ?
Au
terme de ce bilan, quelle serait, brièvement, la
justification, soit de
l’acceptation soit du rejet de cette médecine ?
Le
fait qu’elle est immensément populaire, son
caractère
“doux”, le sentiment pour l’utilisateur
d’être
original parce qu’opposé à
l’opinion de
l’establishment scientifique, son coût
modéré, le
risque quasi nul de l’automédication,
l’idée
qu’elle est une variante de la phythothérapie,
donc inoffensive,
font qu’elle est acceptée, parfois sans
réserve par ses
adeptes.
A
l’inverse, on constate qu’elle n’a pas le
moindre fondement
scientifique et que chacune de ses innovations (en terme de
schéma
explicatif) n’améliore pas la situation. En utilisant exclusivement
cette thérapie, le risque
de passer à côté de la voie curative
éprouvée
est considérable. Le
monde
scientifique dans sa globalité ne peut également
que regretter
qu’une thérapie pseudoscientifique, voire une
imposture
médicale, puisse en ce XXIème siècle
avoir tant de
succès ; ceci tout en lui reconnaissant un
stupéfiant effet
placebo.
Votre
choix !
Quelques
repères bibliographiques
- Aulas, Jean-Jacques. 1985
L'homéopathie. Lausanne et Paris: Editions
médicales Roland
Bettex
- Aulas, Jean-Jacques. 1993
Les
médecines douces. Paris: Editions
Odile Jacob (Médecine)
- Barrett, Stephen. 1987
Homeopathy:
is it medicine ? The Skeptical
Inquirer, vol. XII, n° 1, Fall 1987
- Broch, Henri. 2002
Au
Coeur de l'Extra-ordinaire.
Sophia Antipolis :
Editions
www.book-e-book.com
- Carraz, Gilbert. 1988
Médecines
douces et Charlatans. Grenoble.
Editions Glénat
- Skrabanek, Petr et McCormick,
James. 1992
Idées
folles, Idées fausses en médecine. Paris: Editions Odile Jacob
(surtout le chapitre 5)