28 Nov - 4 Dec: Corona
Nov 28 - Dec 4: Corona
La grosse activité de cette semaine a été l'installation d'une nouvelle expérience baptisée CORONA. Installée au foyer d'un télescope de 355 mm de diamètre (C14), cette expérience nécessite un alignement optique en laboratoire avant d'ètre installée sur une monture dehors pour observer le ciel. Les journées de Dimanche et Lundi ont été dédiées au montage du banc optique de réglage.

Optical bench for corona alignment
Karim and JB working on Corona

Ce banc optique est constitué de deux télescopes tète-bêche. Le premier est un M16 (406 mm de diamètre) et sert à fabriquer une étoile à l'infini grâce à un laser placé dans le porte-oculaires. Le second est le télescope de Corona qui recoit la lumière laser en provenance du M16. On suit pas à pas la trajectoire de la lumière à l'intérieur de Corona jusqu'à la caméra CCD.
La manip et les télescopes n'ont pas trop souffert du voyage. Tout fonctionne, l'alignement est correct. Par contre lorsqu'on marche sur le plancher, l'image bouge sur la caméra, rendant les réglages difficiles.

Parallèlement la monture de Corona a été installée sur un trépied à côté des plates-formes. Nous avons testé les cables et mis en station la monture sur laquelle était monté un Celestron 5 (120 mm de diamètre) pour l'occasion. C'est Jean-Baptiste qui s'est chargé de faire la mise en station, avec un petit vent à 6 m/s qui rendait l'opération plus sympathique.
The main activity of the week has been the installation of a new experiment named CORONA. It is placed at the focus of a C14" telescope, and requires optical alignment in laboratory before being placed on a mount to see the sky. The optical bench was set up on Monday and Sunday.

Collimating the M16 telescope

The optical bench is made of two telescopes facing each other. The first one, a M16", has a pin-hole laser source at is focus and produces a 406 mm diameter collimated beam. The second one is the telescope of Corona (C14) and receives the incoming light. The alignment is perfomed by following step by step the trajectory of the light from the input pupil of the C14 to the CCD camera.

Image de l'étoile artificielle avec la caméra selection de Corona

The experiment and the telescopes seem to have weel supported the journey from Nice. Alignment seemns to be almost OK. The difficulty is to make accurate alignment when the image on the CCD is moving as people walk on the floor.

In the same time, the mount of the telescope of Corona was placed on a tripod outside, near the platforms. We tested all the cables and performed the polar alignment of the mount. A Celestron 5" was placed on the mount for that purpose. Jean-Baptiste has then performed its first polar alignement in Antarctica, with a temperature near -30°C and a wind of 6 m/s.

Assembling the Corona mount
En fin de semaine, nous prenons la décision de transporter Corona et le C14 sur sa monture. L'ensemble est d'abord descendu du 3e étage du batiment par les escaliers (même si Jean-Paul, croisé au passage, trouve qu'on aurait mieux fait d'utiliser le monte-charges) puis placé dans la caisse du C14 et transporté en skidoo (les motoneiges) jusqu'à Concordiastro.

Corona ready to observe
JB looks at the Sun through the eyepeice of the C14

Montage du télescope seul sur la monture, puis placement du banc Corona, puis équilibrage à l'aide de 45 kg de contrepoids. Une pensée émue pour la monture Astro-Physics 1200 qui supporte près de 100 kg...
 


Et un nouvelle monture coincée...

Rien n'est jamais gagné en Antarctique. Après que la lame de Schmidt du télescope GSM1 se soit cassée, voilà que sa monture se coince. C'est l'axe alpha, celui qui tourne en permanence pour compenser la rotation de la Terre. Il y a deux ans, l'épisode nous était arrivé alors que j'étais avec Er*c Fossat, notre chef. Nous avions alors solutionné le problème au marteau et à la lime. Depuis j'ai une réputation de bourrin, totalement injustifiée... sac à papier !
Cette fois, avec l'habitude, nous avons pu démonter et réparer la monture qui maintenant remarche à merveille. Sauf qu'à chaque problème de ce genre, il faut ensuite refaire la mise en station, deux jours de perdus !

People
Deux personnalités ont effectué un séjour d'une semaine sur la base : Christian Gaudin, sénateur du Maine et Loire et Jacques Descusse, représentant du conseil d'administration de l'IPEV. Ils sont passés nous voir Jeudi après-midi. A l'issue de leur séjour, ils partitont avec le Raid, direction DDU.

The senator Christian  Gaudin and Karim

Départs
Jeudi midi le twin-otter a emporté les premiers ex-hivernants : Emmanuele le glaciologue, qui a battu le record de sorties à l'extérieur durant l'hivernage et dont
on dit qu'il a marché en un an l'équivalent de la distance Dome C - DDU. Guillaume le météorologue et Grand Chaman Velu, probablement parti se geler les doigts dans une ascension périlleuse en Nouvelle Zélande. Bonne route à eux et bonnes vacances. Sur la base ils ne sont maintenant plus que 11...

Premier Raid
Le premier Raid (ou Traverse) de la saison est arrivé Vendredi 2/12 vers 18h30. Parti de Dumont d'Urville, il transporte le fuel, la nourriture, des matériaux de construction, de l'équipement scientifique, etc... Il faut environ 15 jours pour parcourir, à 10 km/h sur la piste en glace, les 1100 km qui nous séparent de DDU.
L'arrivée du Raid est toujours synonyme d'animation. 10 km avant son arrivée, on voit les camions et les panaches de fumée à l'horizon. Peu avant l'arrivée le convoi de 7 tracteurs Caterpillar Challenger "Traverse special" et de deux Kassbohrer (en fait un seul ; l'autre, ayant subi une panne, a été provisoirement abandonné à deux jours de là) fait une halte d'une demi-heure environ pour se regrouper. Des curieux partent en skidoo à sa rencontre tandis que la foule des spectateurs armés d'appareils photos et de caméscopes se masse au bout de la piste ou sur le toit des tours. Puis les camions se garent en ordre serré sur le parking et ce sont les retrouvailles : Patrice, Gillou, Jacky, Biloute... onze nouveaux visages, bien connus pour la plupart. Un petit nouveau sur ce Raid, Thomas, photographe au Figaro... premier contact fracassant : "Pousse-toi, on voit ton ombre sur les chameaux"... sans rancune ! Le Samedi soir, un apéritif de Chef saluera dignement l'arrivée de nos Raideurs.

Raid arrival
On the parking of the Raid

By the end of the week, we decided to transport Corona and the telescope C14 on its mount. The whole thing was first taken downstairs from the 3rd floor. We meet Jean-Paul who reminded us the existence of the freight elevator. We placed the telescope+corona in a box, then put it on a skidoo to go to Concordiastro observatory.
There we placed the telescope on its mount, then the Corona optical bench onto the telescope. We made the balance with  4 weights for a total of 45kg. Poor Astro-Physics mount, which now support more than 100 kg of equipment all day long...
 

Mount getting stuck...

Nothing is easy in Antarctica. After the break-down of the Schmidt plate of the GSM1 telescope, its mount had get stuck. It is the right ascension axis, the one permanently rotating to compensate for the Eath's motion. Two years ago, as I was here with our boss Er*c Fossat, we had to face the same problem. We then used the hammer and the file to solve it.
Now, with habit, we could repair the mount get it back to work. The only problem when this occurs is that we have to do the polar alignment again... and lose two days.

Karim repairs the stuck mount

People
Two personnalities made a one-week stay at Concordia : Christian Gaudin, senator of the Maine et Loire and Jacques Descusse, member of the administrative council of IPEV. Theay gave us a visit on Thursday afternoon. Next Monday, they will leave Dome C with the Traverse, direction DDU.

Leavings
On Thursday, just after meal, the twin-otter took the fist ex- winterers, Emmanuele the glaciologist, who set the record of exits during the winter. Some people says that he walked in one year the distance between Dome C and the coast. Guillaume, the meteo-radiosonde man, probably gone to freeze a finger or a toe in a high mountain of New Zealand...  good luck to them and good hollydays ! Now on the base they remain 11...

First Traverse
The first traverse of the season arrived on Friday, Dec 2 around 6:30pm. It transports the fuel, the food, some material for the base, various scientific equipment... It takes around 15 days to come from Dumont d'Urville at a mean speed of 10 km/h.
The arrival of the traverse drives always a lot of activity. Ten kilometers before its arrival, we could see the trucks and the plumes of smoke at the horizon. The convoy is made of 7 Caterpillar chalenger "Traverse special" and 2 Kassbohrer (only one arrived at Dome C this time, the other one being out of order and was temporarly abandonned on the way). Just before the final kilometer, the convoy stopped for half an hour, the first vehicles waiting for the late ones. Some people took skidoos to go to meet them. Some others, with photo-cameras or camcorders, go to the end of the ice track or onto the roof of Concordia towers.
Then, the trucks go in order to the parking and people get together again : here are Patrice, Gillou, Jacky, Biloute... eleven new faces well known for the majority of them. A new one on this traverse, Thomas, a photographer from the french newspaper "Le Figaro". We met in a fracassant manner : "Push yourself from here, I see your shadow on the camels"... the three camels we are talking about are in wood, they were erected some years ago, following a paper in a french magazine, entitled "the bedouins of the sixth continent", talking about the traverse...
On Saturday evening, a welcome aperitif was offered to everybody to celebrate the arrival of our new friends.


Welcome aperitif for the traverse

21-27 Nov: Premières casses
Nov 21-27: First break-downs

Nature, Nov 24, 2005
Article de G. Walker dans Nature, vol. 438, 24 Nov. 2005

Avec l'arrivée Samedi de Jean-Baptiste Daban de notre laboratoire (le  LUAN) et d'un astronome italien venu faire des mesures pour préparer l'arrivée future (2008 probablement) du télescope infrarouge de 80 cm IRAIT, nous sommes désormais quatre à nous partager le labo  astrophysique et 39 dans la base.

Cassé cette semaine

Première casse de la saison : le KVM de GSM. GSM est l'expérience avec les télescopes jumeaux. KVM est un système qui permet de brancher un clavier, un écran et une souris sur un ordinateur distant dans notre cas de 300 mètres. Ca fonctionne à l'aide d'une liaison à fibre optique, équipée de deux boitiers (un émetteur près du PC et un récepteur dans le labo sur lequel sont branchés les clavier/écran/souris). La bande passante permet d'afficher des images bougeant en temps réel, dans notre cas l'image de l'étoile au foyer du télescope.
Une décharge d'électricité statique entre un doigt et la souris a eu raison d'un boitier émetteur KVM. Montant : 2500 euros... et la fnac du coin est un peu loin !

La casse ne s'arrète pas là : trois jours plus tard, alors que j'allais faire ma visite matinale hebdomadaire aux télescopes, je constate la présence de givre sur la lame de Schmidt du télescope GSM1. Je prends alors le sèche cheveux, comme d'habitude, et j'entreprends de dégivrer. Une bonne dizaine de minutes sont nécessaires pour enlever toute la glace... puis paf ! Le verre cède, la lame de Schmidt s'orne de deux magnifiques éclats. Montant : 1000 euros. En principe ce n'est pas très grave car nous travaillons avec un masque à deux trous qui cache l'essentiel de cette lame... il ne faudra pas que la fèlure s'étende davantage car la lame de Schmidt supporte le miroir secondaire et nous ne voudrions pas qu'il tombe sur le miroir primaire !

Broken Schmidt plate

Cables
En prévision de l'installation prochaine de la nouvelle expérience Corona, installée sur un télescope Celestron 14 fraichement arrivé, nous avons fait un passage de cables entre notre container scientifique et l'emplacement de Corona, à une dizaine de mètres du container. Ainsi, Karim a percé un trou dans la double paroi du container, nous avons ensuite déroulé la dizaine de cables de 20 mètres de long, puis rebouché le trou pour maintenir la température intérieure. Ce container remarquablement isolé permet d'assurer à l'intérieur une température autour de 20° en été (température extérieure -40°).

Making a hole in the container wall
Corona cables


Presse
Bonne nouvelle cette semaine, la revue scientifique Nature (prononcer "neye-tcheur" sinon les gens vous disent "nature ? connais pas !") nous accorde deux pages dans son numéro du 24 Novembre. L'article a été réalisé par Gabrielle Walker à partir d'une interview à Nice en Septembre dernier, et d'échanges de mails avec Karim à Concordia.

Philatélie
Les expéditions polaires, les bases antarctiques ou les hivernages sont l'occasion d'éditer des tampons et cartes postales. Voir même des timbres-poste des Terres Australes et Antarctiques Françaises, comme celui de la base Concordia sorti en début d'année. Pour le plus grand bonheur des philatélistes. Par exemple Karim a reçu récemment un carton de cartes postales faites en France à partir de photos numériques prises à Concordia l'hiver dernier. Avec l'arrivée, la semaine dernière, du premier sac postal en provenance de la poste de Dumont d'Urville (DDU), le premier courrier philatélique de la saison est arrivé (enfin pas tout à fait : j'en avais reçu à Nice avant de partir, et emporté avec moi). Ainsi certains envoient des enveloppes ou des cartes postales pré-oblitérées, à faire signer par les hivernants, les scientifiques, le cuisinier ou encore le Raid (le convoi de camions qui fait la navette entre Dôme C et la côte). Ces cartes seront alors acheminées jusqu'à DDU où elles seront oblitérées avec le cachet de la Terre Adélie avant de partir vers le reste du monde : pas banal n'est-il pas ?

Postcards and stamp of Karim
Michel Munoz signs tens of postcards


On Saturday arrived Jean-Baptiste Daban from our laboratory in Nice (LUAN), together with an italian astronomer came to make measurements to prepare the future installation, in 2008, of the 80cm infrared telescope IRAIT.We are now 4 in the astrophysic lab, and 39 inside the base.

L'avion de Jean-Baptiste (JB est à droite)

Broken this week

First broken thing of the season: the KVM of GSM. GSM is the twin telescope experiment. KVM is a system allowing to connect a keyboard, a screen and a mouse to a computer distant 300 m in our case. It is based upon an optical fiber link connected to two electronic boxes. The first one is close to the remote PC, the second one in the laboratory is connected to the mouse, the keyboard and the screen. The bandwidth is large enough to transport real time video or moving images, as in our case for the star image at the focus of the telescope.

KVM transceiver box

A discharge of static electricity between a finger and the mouse made one KVM transceiver crash. Price: €2500... and the local store is a bit far away...

The breakdown will not stop here: 3 days later, as I was doing my daily visit to the telescopes. I noticed the presence of ice on the Schmidt plate at the GSM1 telescope entrance. I take the hair drier and begin, as usual, to blow warm air on the plate. After ten minutes, the ice was almost completely removed. But just as I was about to finish... crrrrac ! 2 shards appear on the glass plate (its price is €1000). That is not really a problem for the measurements as we use sub-pupils. The problem is if the plate breaks completely, the secondary mirror will fall onto the primary !


Cables
A new experiment named Corona will be set up in the next weeks. It is placed at the focus of a Celestron C14 telescope. This experiment will be located 10 m away from the scientific container hosting the computer and control systems. Around 10 cables, 20 m long, are needed to pilot the experiment, and Karim made a hole in the wall of the container to pass the cables. The hole has then to be filled up to maintain the inner temperature. This container is remarkably well isolated: inside temperature is 20°C in summer, while it's -40°C outside...


Press
Good news this week: the scientific journal Nature publishes a 2-pages paper on our program, in the Nov., 24 issue. The paper, written by Gabrielle Walker, is based upon an interview made in our laboratory at Nice university, and mail exchanges with Karim at Concordia.

Philately
T
he polar expeditions, the antarctic stations, or the winterovers are occasions to make stamps and postcards. Even the post office of the "Terres Australes et Antarctiques Françaises" prints special stamps at given occasions, such as the aperture of the Concordia station. For the happiness of  stamp collectors throughout the world...
 
Post-office at DDU


Last week, Karim received a box of postcards made in France from numerical photos taken at Concordia last winter. With the arrival of the first postal mail from Dumont d'Urville (DDU), the philatelic mail arrived as well. People send pre-stamped enveloppes or postcards to be signed by the winterers, or the scientists, the cook, or the traverse. These letters will then be sent to the post office at DDU, then postmarked with the stamp of the Terre Adélie, then sent throughout the world.

14-20 Nov: Du travail sur les télescopes
Nov 14-20: Some work on the telescopes

Taches solaires au foyer du C11
Sunspot at the C11 focus
Pose 1/500s, Nikon D70s (200 ISO)

Changement de locataire : c'est l'occasion d'une révision annuelle du matériel. Le réseau informatique d'abord. 6 ordinateurs pilotent les expériences d'astronomie et Karim a décidé de reconstruire tous les systèmes et de refaire la configuration du réseau. 5 de ces ordinateurs sont distants, entre 300m et 1km du laboratoire. Des liaisons à fibre optique permettent d'accéder à distance aux disques dur, et des déports clavier-souris-écran ont été mis en place l'an dernier pour les moniteurs de seeing (mesure de turbulence). On peut ainsi complètement piloter les acquisitions depuis le labo au chaud.

The DIMM seeing monitor
2-holes mask at the DIMM entrance


Un peu d'entretien mécanique sur le télescope DIMM, situé au sommet d'une plate-forme en bois. Le carter de la roue dentée qui assure l'entrainement du télescope est plein de neige, les moteurs ont du jeu : là aussi un peu de révision s'impose. Je refais également les masques à deux trous placés à l'entrée des télescopes. Ces maques, équipés de prismes, permettent d'obtenir deux images de la mème étoile. Ces images s'agitent à cause de la turbulence et la mesure de ces mouvements permet une estimation du "seeing" (une mesure de la finesse des images). Les masques actuels laissaient entrer de la neige qui s'accumule sur la lame de Schmidt à l'entrée du télescope.

Snow at the entrance of the telescope

Le Mercredi 16 un nouvel avion arrive avec 3 personnes à bord. Nous sommes donc 28.

Nous redescendons l'un des télescopes qui avait été placé sur le toit du batiment calme de Concordia. Saluons au passage les efforts de ceux qui l'y avaient monté en Juillet dernier, dans la nuit et le froid (il faisait -72) et qui avaient transporté le pied de 50 kg à la force des bras sur 300 m, puis monté ce pied dans les 3 étages d'escaliers. Le redescendre a été plus simple, surtout que le transport du télescope et du pied depuis Concordia jusqu'à l'observatoire a cette fois été fait à l'aide du Kassbohrer (c'est un engin de dammage).

Ce télescope descendu du toit est un élément de l'expérience GSM : deux télescopes identiques observent la mème étoile, l'analyse croisée des images permet d'obtenir des paramètres atmosphériques complémentaires au seeing. Ils se nomment échelle externe, temps de cohérence, piston. Le télescope est mis en place à coté de son jumeau, et pour pouvoir suivre correctement les étoiles (la Terre tourne), il convient de faire une mise en station polaire.

The twin telescopes of GSM

La mise en station se fait par la méthode de Bigourdan, bien connue des astronomes amateurs. Normalement elle nécessite de pointer successivement une étoile au méridien (plein Nord ici) et à 90° du méridien (plein Est ou plein Ouest). On règle l'azimuth et la hauteur sur l'horizon. En plein jour, ça doit se faire sur le Soleil. Plus présisément sur une tache solaire (pour l'instant j'ai toujours eu la chance d'en avoir). A 11h30, le Soleil est plein Nord, on peut alors régler l'azimuth de la monture. Puis on va boire un café et on revient à 17h30 lorsque le Soleil est à l'Ouest. On peut alors régler la hauteur. On peut ensuite pointer des étoiles aux coordonnées (hier j'ai eu la chance d'avoir Canopus directement dans le champ de l'oculaire de 40 mm) et on peaufinera la mise en station sur l'étoile. Au Celestron 11 (280mm de diamètre), nous avons réussi à voir des étoiles jusqu'à la magnitude 2 à midi.

Les cables et fibres optiques qui vont de Concordia à l'observatoire se sont enfoncés depuis l'an dernier. Certains piquets affleurent à peine la surface de la neige, tandis que le cable secteur, sorti des piquets sans doute à cause d'une tempète, s'est enfoncé de 80 cm. Il a fallu creuser une tranchée à la pelle pour déneiger tout ça (merci à Michel G. et à JF). Qui a dit qu'il n'y avait pas d'accumulation de neige à Dôme C ?

Et Samedi 19 au soir, nous avons dignement fèté l'anniversaire de Claire, seule femme de la première équipe hivernante. Bon anniversaire Claire ! Et merci à Guillaume pour la photo.

Claire, Jean-Paul and Stéphane
The arrival of a new astronomer is an occasion to check and repair the equipment, starting by computer stuff first. 6 computers control the astronomy experiments, and Karim has decided to rebuild the hard disks the network. 5 of these computers are 300 m to 1 km away from the lab. Optical fiber links allow remote access to hard disks, VNC, and remote keyboard/mouse/screen control for the seeing monitors. One can have full access to the control systems in the warmness of the laboratory.

Operator in the lab

We made some mechanical work on the DIMM telescope (also known as "seeing monitor"), located on the top of a wooden platform. The box hosting the cogwheel making the telescope rotation is full of snow, the motor fixations are lax... a winter in Antarctica is a hard trial for the material. I also build a new version of the 2-holes mask placed at the entrance of the telescopes. These masks, equipped with small deviation prisms, allow to obtain two images of the same star. These twin images move according to the atmospheric turbulence, and the measurement of the differential motion allow to estimate the "seeing" (sharpness of the images). The old masks let the snow come over the Schmidt glass plate at the telescope entrance.

On wednesday, April 16, a new twin-otter come with 3 more people: we are now 28 !

Removing the telescope from the roof

One telescope had been put on the roof of the calm building of Concordia in July. Efforts of the people that put this telescope there in the polar night and with a temperature of -72°C should be acknowledged... they even carried by hand the telescope foot (50 kg) over 300 m, and climb the 3 floors stairs to reach the roof. Putting this telescope  downstairs has been much easier. The transport of the telescope, its mount and its foot, back to the observatory has been made by the Kassbohrer.

Kassbohrer

This telescope is an element of an experiment called GSM: two identical telescopes observe the same star. The cross-analysis of the images allow to estimate alternative turbulence parameters such as the outer scale, the coherence time or the piston. We put it onto its foot on the ground near  the other GSM telescope. And the first thing to do now is the polar alignment to make sure the telescope will follow the stars motion properly.

The polar alignment is made by the Bigourdan's method, weel known by the amateur astronomers. It usually requires to switch between two stars, one at transit (here in the Noth direction) and the other at 90° from the transit (East or West direction). One adjusts the azimuth and the altitude of the mount. In daytime where no star is visible, we use the Sun. In fact a Sun spot (until now I always had the chance to have sunspots visible). At 11:30am the Sun is at transit, it's time to set up the azimuth. Then we can drink coffee until 5:30pm where the Sun is West: we can set up the altitude. After that it becomes possible to point stars with the coordinates. Yesterday, I had the chance to see Canopus right in the field of my 40mm eyepiece. The polar alignment will be precisely adjusted on the star itself while making the measurements. With the Celestron 11" we have seen stars up tp magnitude 2 at noon.

The cables and fiber optics going from Concordia to the observatory get into the snow since last year. Some of the stakes were just at the snow level, and the alimentation cable was laying 80cm below the surface. We had to dig a trench with spades to get it (thanks to Michel G. and JF). Who said that there was no snow accumulation at Dome C ?

Michel G. et JF déneignent les cables
La tranchée faite pour déneiger les cables

And Saturday 19th at night, we made a party for Claire's birthday (Claire is the only woman in the first winterover team). Happy birthday Claire !

7-13 Nov: Première semaine à Concordia
Nov 7-13: First week at Concordia

7 anciens et 1 nouvel hivernants, une psychologue

Group photo
7 old and 1 new winterers, one psychologist

C'est la première fois que la base Concordia est ouverte en début de saison d'été. Je découvre les locaux, du 4 étoiles pour l'antarctique. Batiment calme d'abord avec les chambres. Elles sont individuelles en hiver, doubles en été. Karim m'a fait de la place dans celle que nous partagerons jusqu'à son départ.

Winterer room

Au 3e étage du batiment calme, au dessus des chambres, ce sont les laboratoires et la salle de radio. Le labo astrophysique offre une surface d'environ 50 mètres carrés et est équipé de deux fenètres donnant sur les télescopes (horizon SW).

Les premiers jours nécessitent un peu d'acclimatation : la pression autour de 650 mB correspond à une altitude ressentie de 3800 m (l'altitude réelle est de 3260 m  mais l'atmosphère est moins épaisse près des pôles). On a mal à la tète et on s'essouffle en montant les nombreux escaliers de la base.

La semaine sera consacrée à l'installation du matériel dans le labo. 900 kg répartis dans 11 caisses sont arrivés par avion : il s'agit des nouvelles expériences au programme de l'hivernage. Une partie du matériel de Karim repartira en France.

Déballage du matériel

C'est aussi l'occasion de vérifier que tout fonctionne bien. Et déjà, les premiers soucis apparaissent. Un disque dur qui fait un "clac-clac-clac" suspect, un axe coincé sur une monture de télescope. Il va falloir la démonter pour résoudre le problème. Ca ne devrait pas ètre le dernier, le matériel souffre en Antarctique.

Le temps est à peu près beau cette semaine, la température reste agréable. Il y a par contre beaucoup de vent, avec une pointe exceptionnelle à 17 m/s enregistrée le 12 Novembre (le vent moyen à Dôme C est autour de 3 m/s). Nous sommes 27 occupants de la base, les premiers départs en fin de semaine sont ceux des deux psychologues venus débriefer les hivernants sortants.

For the first time, the Concordia station is open at the beginning of the summer season. The summer camp will remain closed for a couple of weeks, excepted the free-time tent and a dorm. I discover the inside of Concordia. Everything is very nice and warm. The rooms, inside the calm building, are  single in winter and double in summer. I will share mine with Karim, until he leaves.

At the 3rd floor of the calm building, just above the rooms, are the laboratories and the radio room. The astrophysic lab is wide (surface around 50 sq. meters)  and has two windows towards the SW direction, allowing to see the telescopes.

View from the astro lab

The first days here are a bit difficult: headaches and difficulties to breathe when climbing the stairs. The atmospheric pressure is indeed around 650 mB, corresponding to an altitude of 3800 m (the actual altitude being 3260m, the difference is due to the smaller thickness of the atmpophere near the poles).

The week is dedicated to installation of all the equipment in the lab. 900 kg in 11 boxes arrived by twin-otter, these are the new experiments foreseen for my winterover. Part of the equipment used by Karim last year will be sent back to France.

We also check if all the equipment is OK, and faced the first problems. A hard disk making an horrible "cloc-cloc-cloc" sound, and a stalled axis on a telescope mount, that fortunately, we could fix. This kind of problem is certainly not the last: everything suffers in Antarctica.

Reparation of the declination axis

The weather is somewhat fine this week, the temperature is still warm. The wind is however strong, with an exceptionnal peak at 17 m/s on November 12 (average wind speed at Dome C is around 3 m/s). We are 27 habitants of the base all the week, until the departure of the two psychologists.



31 Oct - 6 Nov : de Nice à Dôme C
Oct 31- Nov 6: from Nice to Dome C

Carte du voyage (cliquer pour agrandir)

Travel map (click to enlarge)

Le voyage par Hong-Kong nécessite 27 heures d'avion sur lignes commerciales pour aller de Nice à Christchurch sur l'île Sud de la Nouvelle Zélande. Nous étions 4 français à voyager vers l'antarctique ce jour là, 31 Octobre 2005. Un glaciologue, un artiste peintre et une psychologue qui se rend comme moi à Concordia pour débriefer les hivernants sortants.

Chritchurch Antarctic Center

A Christchurch, dans les locaux de l'Antarctic Center, se trouvent la bases logistique italienne du PNRA qui assure le transport vers la station Mario Zuchelli située dans la baie de Terra Nova, Antactique. C'est un Hercule C130 qui effectue le trajet (passagers+cargo, on voyage avec les bagages) en 8 heures.

C130 on the frozen ice at Terra Nova Mario Zucchelli station, Terra Nova Bay

A Terra Nova, la base côtière italienne, il ne fait pas froid (autour de -10°) mais il peut y avoir du vent. Au terme d'une escale de 2 jours, notre petit avion twin-otter nous amène à Concordia en 6 heures après un détour par la base américaine Mac Murdo et une escale à Mid-Point (un no man's land désert et venté où se trouvent quelques bidons d'essence) pour refaire le plein.

Mt Erebus above Mc Murdo station

Nous arrivons finalement à Dôme C le Lundi 7 Novembre au terme d'un voyage d'une semaine. Je retrouve mon collègue Karim Agabi et l'ensemble des personnes dont j'avais suivi les aventures sur le web pendant un an: ce sont les 13 premiers hivernants de Concordia et je me rends compte qu'ils existent vraiment, hors de l'espace virtuel du web: on peut les toucher et leur parler. Il fait un temps radieux et une température assez douce pour la saison (-40°). Y'a du soleil et des nanas, darla dirladada ! C'est ma maison pour un peu plus d'un an...

The journey from Nice to Christchurch (South island of New Zeakand) via Hong-Kong is 27 hours long on commercial aerian lines. We were 4 french travellers to Antarctica on October 31, 2005. A glaciologist, a painter and a psychologist going to Concordia to discuss with the 13 winterers

At Christchurch, the office of the italian PNRA (Programma Nationale di Richerche in Antartide)  is located inside the Antactic Center. It manages the passenger and cargo transport to Antactica, by Hercules C130 plane. The travel is 8 hours long from Christchurch to Mario Zuchelli Station, at Terra Nova Bay, Antactica.

Mountains

Terra Nova, the italian coastal base, is not very cold (around -10°C) but can be very windy. After a 2 days stop here, the little "twin-otter" plane brings us to Concordia in a 6-hours journey through Mac Murdo american base and a stop at Mid-Point (nothing here... just some fuel tanks) for refueling.

Twin-Otter

We finally arrive at Dome C on Monday,Nov. 7 after one week long journey. I am welcomed by my colleague Karim Agabi and all the people I used to follow the adventures on the web for one year: they are the 13 first winterers of Concordia. I can talk to them, even touch them: they really exist, not only on the web virtual reality. It's good to be here: the Concordia towers will be my house for more than one year. The wether is beautiful and the temperature (-40°C) is quite warm for the season.

Aerial vue of Dome C from the plane
First view of the Concordia station